Au pied de mon arbre…

Que planter à l’ombre d’un arbre?

Il y a ombre et ombre!  Fleurir le pied d’un arbre est un sacré challenge : manque de lumière, manque d’eau, sol pauvre et concurrence des racines peuvent décourager certaines plantes à s’installer!
Il s’agit de cibler les plantes d’ombre sèche, capables de supporter une concurrence de taille!

Heureusement, il y en a quand même quelques-unes qui seraient prêtes à dépasser ces contraintes pour fleurir sous les arbres!
D’autant plus que sous un arbre caduc, les plantes profitent quand même de la lumière en hiver et puis, il est bien rare qu’un peu de soleil n’éclaire pas leur pied une partie de la journée.
Certaines fleurissent à une époque où l’arbre n’a pas encore – ou plus – tout son feuillage, et entrent en dormance l’été, lorsque la sécheresse sévit, que l’ombre règne.

Voici une petite sélection:

Des BULBES PRINTANIERS qui fleurissent avant que les arbres ne « s’enfeuillent »: un tapis de perce-neige, de jacinthes des bois, de crocus, de narcisses,…

narcisses ‘Thalia’ et narcisses ‘Géranium’

Les ravissants CYCLAMENS DE NAPLES qui fleurissent dès septembre.
Ils poussent dans tout sol même pauvre et sec, à l’ombre ou à mi-ombre, et le feuillage décoratif tient jusqu’à la fin du printemps.

cyclamen de Naples

Il y a aussi les traditionnelles PRIMEVÈRES qui se sèment partout. Les primevères sur tiges ou « coucous » (primula elatior) sont d’ailleurs communément appelées « primevères des bois ». Elles se développent bien dans un sol riche en humus à l’ombre des arbres caduques.

primevères

Les ANEMONES BLANDA donnent de beaux tapis fleuris au pied d’arbres ou arbustes à feuillage caduque.

anémone blanda

Puis LES EPIMEDIUMS réputés pour se plaire partout! Le  beau feuillage persistant de ces adorables « fleur des elfes » fait un excellent couvre-sol aux tons changeants à l’automne. En choisissant bien les variétés les plus vigoureuses, il sera facilement possible de couvrir une large surface en divisant la touffe au bout d’un an ou deux. (clic ici)

épimedium ‘Orange Konigin’

LES LAMIERS se sentent à leur place dans ce genre de situation difficile à tel point qu’il faut limiter leur développement car ils marcottent bien! Ceci dit, il s’arrachent facilement!
(Il en existe cependant des variétés moins envahissantes, telle que Lamium maculatum ‘roseum’).

Lamier

LES BERGENIA aux larges feuilles persistantes, vernissées et coriaces, qui prennent, pour certaines variétés, de belles colorations automnales.

bergenia

DES GÉRANIUMS VIVACES tels que les PHAEUMS ou les MACRORRHIZUM.
Ces derniers, au feuillage semi-persistant, sont souvent utilisés en couvre-sol dans les endroits difficiles, secs ou ombragés. Les macrorrhyzum (clic) se multiplient avec une facilité déconcertante si on souhaite en couvrir différents coins du jardin.

Géranium macrorrhyzum

LES FOUGERES

fougère

LES HOSTAS

hosta

LES EUPHORBES

Les euphorbes sont incontournables au jardin à la fois pour leur longue floraison printanière aux teintes acidulées et pour leur feuillage souvent persistant, qu’il soit vert, teinté de bleu, de jaune, de pourpre ou encore panaché.
Elles sont en outre faciles et robustes, résistantes à la sécheresse. clic ici

euphorbes

LES BRUNNERA seront bien sûr parfaitement installés sous le couvert d’un arbre!
Le feuillage en coeur de la variété ‘Jack Frost’ forme un  remarquable couvre-sol argenté veiné de vert qui illumine les zones ombragées et mi-ombragées.  Il ne craint pas le froid et offre de petites fleurs bleu ciel, au printemps (la taille des hampes fanées favorise le développement de nouvelles feuilles beaucoup plus grandes (15 cm), longtemps décoratives).
La plante prend rapidement un peu d’ampleur et en la divisant, on peut obtenir plusieurs plants en 2 ou 3 ans.

brunnera ‘Jack Frost’

LA VINCA MINOR (pervenche) est un des couvre-sol persistants les plus connus qui apprécie toutes les situations, notamment l’ombre d’un sous-bois. Mais ce n’est pas pour autant qu’il s’avère le plus efficace pour étouffer les mauvaises herbes…
Elle offre une jolie floraison printanière mais peut vite devenir envahissante!

pervenches (vinca minor)

LES HELLEBORES qui fleurissent tout l’hiver, de décembre à mars, au moins!!

hellebore

LES HEUCHERES semblent convenir également si on prend la peine d’enrichir le sol et de pailler le pied. Leur feuillage, souvent persistant, arbore des couleurs parfois étonnantes!

heuchère pourpre au milieu d’un hosta, d’une hellébore et d’un épimedium

D’après le site du « Châtel des Vivaces », beaucoup de nouvelles variétés préfèrent un emplacement mi-ombre comme ‘Caramel‘ (ma photo) ou ‘Peach Flambe‘, d’autres préfèrent l’ombre complète comme ‘Citronnelle‘ ou ‘Pistache’.‘.

heuchera ‘Caramel’

La DIGITALE est à l’état sauvage la plante des sous-bois ombragés…

digitale

Un DICENTRA, pourquoi pas?! Après tout il fait partie de ceux qui fleurissent tôt au printemps et achèvent leur cycle de végétation avant que les bourgeons des arbres n’éclosent.  Mais il faudrait alors pailler (et si nécessaire arroser) car il aime les sols frais.

dicentra alba

LA MONNAIE DU PAPE (lunaria annua).
Cette bisannuelle aux bouquets de fleurs simples et aériennes, s’épanouit bien sous la lumière filtrée des arbres caduques et se satisfait des sols secs autant que des sols humides. Il en existe une variété blanche à feuillage panaché de crème, très lumineuse dans un coin ombragé.

lunaria annua (monnaie du pape)

LES PULMONAIRES, sont en fleurs dès le début du printemps. Le feuillage piqueté de taches grises anime le pied des arbres pourvu que le sol soit riche en humus et pas trop sec.

pulmonaire

LE BUGLE RAMPANT (ajuga reptens), ravissant couvre-sol de sous-bois, persistant et très rustique, pour la mi-ombre ou l’ombre fraîche (pas trop sec).

bugle (ajuga reptens)

LES VIOLETTES

violettes

LE LIERRE, L’ASPERULE ODORANTE (Galium odoratum) et LE PACHYSANDRA.
Tous trois poussent dans les sous-bois et forment un couvre sol efficace.
A noter toutefois que le pachysandra s’avère moins
envahissant que le lierre, avec un beau feuillage brillant et persistant. Mon coup de coeur perso va à l’aspérule, très mignonne mais très vigoureuse, voire envahissante!

aspérule (gallium odoratum)

Des BRUYERES (Erica carnea) peuvent y former rapidement des touffes persistantes et ont l’avantage de fleurir en hiver.

bruyère (erica carnea)

LES PERSICAIRES bien qu’ elles apprécient le soleil ou la mi-ombre et une terre pas trop sèche…
A essayer sous un arbre caduc donc, avec une ramure légère, aérée, et en prévoyant un bon paillis au pied pour garder l’humidité. Chez moi, elle s’épanouit sous le cornus Florida ‘Rainbow’.

persicaria amplexicaule ‘Blackfield’

Des ANÉMONES DU JAPON, bien qu’elles aiment un sol riche, frais et quand même le soleil… Cela dit, comme elles fleurissent en automne, c’est le moment où le feuillage des arbres perd en densité. Par ailleurs, la décomposition des feuilles mortes au pied de l’arbre leur apporte un amendement organique tout prêt!

anémones du Japon ou anémones d’automne

CERTAINS ASTERS comme par exemple les aster ageratoides.

aster ageratoides ‘Ezo Murasaki’

ROSIERS RUGOSA est, dit-on, assez robuste pour supporter ces conditions. Ce sont de très beaux rosiers qui fleurissent de juin à août puis se couvent de baies rouges à l’automne. Ils sont très résistants aux maladies

rosa rugosa ‘Kamtchatka’ (photo du pépiniériste Daniel Schmitz)

TRACHYSTEMON ORIENTALE

hellebore orientale sur un lit de bourrache du Caucase, bourrache vivace , Trachystemon orientalis

OPHIOPOGON

ophiopogon

TIARELLA

tiarella 'Sugar & Spice'
tiarella ‘Sugar & Spice’

MAIS ENCORE… On conseille également: consoude, muguet, liriope muscariles sternbergias, nérines, colchiques, tellimas, anthriscus sylvestris ‘Ravenswig’ (cerfeuil ornemental noir), buis, nandina, fusain ailé, sambucus nigra, viburnum tinus,  laurier d’Alexandrie (Danae racemosa), osmanthe, leucothoe, chèvrefeuilles arbustifs et grimpants…

Il est aussi possible d’y planter des arbustes de terre acide (azalée, piéris, rhododendron) ou la spectaculaire acanthe aux larges feuilles vernissées.

Quelle est votre expérience concernant les plantations sous des arbres?
Je serais curieuse de lire ce que vous avez réussi ou raté, osé peut-être, avec ou sans succès…

 

NOTES COMPLEMENTAIRES:

Si les arbres apportent effectivement une concurrence au niveau des racines,  la zone active de croissance des racines est généralement située à l’aplomb du pourtour de la ramure. Donc, en ménageant des poches de plantation remplies de bonne terre parmi les grandes racines on peut acclimater nombre de plantes.
Une plantation minutieuse et des soins assidus, surtout la première année (arrosage, amendement organique, paillage) aident les plantes à s’installer.

De même, il semble que les chênes, les féviers (Gleditsia), les ginkgos, le micocoulier, les poiriers d’ornement, les robiniers, sorbiers et tilleuls sont des plus accueillants, car leur système racinaire est plutôt profond.

8 commentaires sur “Au pied de mon arbre…

  1. J’adore ton article. Tu me donnes des idées. Je plante systématiquement des bulbes lorsque je plante un arbre ou arbuste, quasi de suite après, la terre est meuble et c’est facile à installer. C’est tellement beau au printemps.
    Ici c’est pulmonaires, épimediums, erica darleyensis, … je viens d’installer des hellébores et je teste brunnera. j’ai peu de recul car les arbres plantés sont jeunes, donc plutôt au soleil. L’arbre le plus âgé n’est installé que depuis l’automne 2012.

  2. De même, j’adore cet article qui est fort intéressant. J’ai quelques changements à faire. Sinon, j’ai mis des géraniums macrophyllas et des bugles et des euphorbes qui se plaisent sous un noisetier ; Des euphorbes, des sedums sous un pin d’autriche et une jeune bouture de pérovskia.
    merci de ce partage
    Lydie

  3. J’ai réussi à acclimater la plupart des plantes sélectionnées par vos soins au pied des chênes qui peuplaient mon terrain sauf le diccntra (été trop sec). Les jacinthes d’Espagne s’y ressèment à l’envi. J’ai tenté à l’endroit le plus ensoleillé des hémérocalles, une lavande papillon des iris d’Alger, une centaurée montana, des sédums . A l’endroit le plus ombragé un acer palmatum dissectum, un loropétalum ,un hortensia quercifolia, un oranger du Mexique et contre le tronc un rosier non remontant « Neige d’Avril ». Cet automne je tenterai le brunnera « Jack Frost ».Je plante en automne car j’habite dans le sud-ouest où depuis quelques années les étés sont caniculaires et très très secs. Vive le paillage!

    1. C’est vraiment très intéressant d’avoir ici votre retour d’expérience!
      Et ‘Neige d’Avril’, quelle splendeur!
      Merci pour votre message 😉

  4. Nous avons des chênes dans la ligne plus ombrageuse du terrain et autour se developpent plusieurs bulbes qui sont là depuis 3 ans, et une fois par an un bulbe fleurit! C’est emovant de voir la couleur rose violette de l’unique fleur peut se multiplier ou non! Cette année elle est venue en aout! Surprennant ce moment en novembre 8 bulbes sont en train de pousser, des petites feuilles vertes… Nous ne savons quoi faire, si on les laisse certainement l’hiver les tuerait? On les plantes en vase et preserver dans la terrasse? Merci du conseil!

    1. Bonjour,
      Tout dépend de ce que c’est comme variété de bulbes… En tout cas, si ce sont des petits botaniques, ils sont certainement mieux en pleine terre.
      Ces bulbes ne craignent pas le froid de l’hiver.
      Vous dites que vous n’avez pas beaucoup de fleurs, voici quelques causes possibles:
      – assurez-vous que les bulbes ont été plantés à la bonne profondeur au départ (voir emballage). Plantés trop profondément ils ne fleurissent pas ou peu
      – une période de froid est nécessaire pour la floraison printanière. Si l’hiver est doux, ils fleurissent moins
      – après la floraison, ne coupez pas le feuillage avant qu’il soit devenu jaune sinon le bulbe ne peut pas se régénérer pour refleurir l’année suivante
      – des bulbes trop jeunes (bulbilles) demandent 1 ou 2 ans avant de fleurir
      – vérifiez si les limaces ne mangent pas les jeunes pousses au printemps
      – regardez si des rats-mulots ne sont pas venus grignoter vos bulbes par la racine
      Il est vrai que cette année la météo très particulière a déboussolé nos plantes et elles ne savent plus quand fleurir… Le froid va sans doute les freiner à temps…

  5. Cet article m’a beaucoup intéressée car je cherchais d’autres plantes d’ombre à mettre. Pour ma part, dans mon jardin avec une terre sèche et calcaire, j’avais à l’ombre des ancolies, astrance, camassia, campanule punctata alba, un cognassier du Japon, un corydalis, des erythronium, des jacinthes des bois, du tricyrtis hirta.

    1. Merci pour ce retour d’expérience intéressant! Parvenez-vous encore à garder las astrances avec la sécheresse estivale? Les miennes souffrent et deviennent moins belles.

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