C’est la fin de la semaine, il fait très chaud, on se réjoui de prendre un mojito à l’apéro et… la menthe est ravagée par un insecte aux reflets métalliques ! C’est inadmissible vous en conviendrez?!
Cette chrysomèle de la menthe apparaît dans le courant du mois de mai et mange rapidement les feuilles.
Il existe environ 37 000 espèces de chrysomèles, chacune se nourrissant exclusivement de plantes de la même famille.
Ainsi, à part la chrysomèle de la menthe, il y a la chrysomèle de l’aulne, la chrysomèle de la viorne, la chrysomèle du romarin, etc.
Deux espèces sont attirées par l’odeur de la menthe : la chrysomèle de la menthe (chrysolina herbacea), de couleur vert-or, et la chrysomèle bleuâtre (bleu nuit). Ces petits coléoptères extraient les huiles essentielles pour repousser leurs propres prédateurs.
Prévention et lutte
En préventif
- La chrysomèle hiberne à 15 cm sous terre. Au printemps, les jeunes larves qui grimpent sur le feuillage pour s’en nourrir ressemblent à des chenilles plutôt voraces! De nombreuses larves servent de nourriture aux oiseaux et chauve-souris! 😉 Installez des nichoirs pour attirer au jardin ces prédateurs naturels!
- Dosez les arrosages : Elles apprécient les lieux humides et ensoleillés. Un climat doux et humide favorise la ponte.
- En cas d’attaque, ramassez les adultes à la main afin qu’ils ne se reproduisent pas. Cette lutte mécanique est fastidieuse et cela demande une vigilance de tout les instants. Il faut recommencer régulièrement pour en venir à bout!
Pour vous faciliter la tâche, étendez un drap sur le sol et secouez les rameaux pour faire tomber les chrysomèles dessus et les éliminer. - Si l’infestation est très importante, coupez les parties infestées après la ponte (en automne) pour éliminer les œufs.
- En juin, la larve repue se laisse tomber au sol et se nymphose pendant 1 mois. Ensuite, la chrysomèle adulte sort de terre pour se reproduire.
Binez le sol au pied des plantes qui ont été infestées afin d’exposer les nymphes aux intempéries et aux prédateurs.
Les traitements curatifs
- Les décoctions à base d’absinthe ou d’ortie éloignent les chrysomèles (mais attendez 1 semaine avant de consommer la menthe et rincez-la bien)
- Si vous tenez à lutter, pulvériser un mélange eau + savon noir (1 càs/ 1 litre d’eau), tout en étant conscient que ce n’est pas un insecticide sélectif et il tuera tous les insectes et larves d’insectes présents sur la plante, donc même les insectes auxiliaires!
- En cas de forte infestation, on peut éliminer les larves en traitant avec du Baccilus thuringiensis (bactérie insecticide utilisée en agriculture biologique et contre la pyrale du buis). Il serait inoffensif pour les autres insectes… Moi je m’interroge malgré tout. Un produit qui tue peut-il vraiment être totalement « inoffensif »? Même les traitements « naturels » peuvent avoir une incidence car aucun n’est réellement sélectif. Dans le doute, je m’abstiendrais de pulvériser…
Mais c’est une des solutions que je préconiserais à ceux qui veulent soigner leurs arbres car le BT reste actuellement le plus efficace et le moins nocif pour l’environnement (traitement à renouveler plusieurs fois dans l’année). - Notez que le pyrèthre (insecticide naturel à base de fleurs séchées) n’est évidemment pas inoffensif non plus. Si vous l’utilisez malgré tout, faites-le avec grande précaution et impérativement le soir pour minimiser son impact sur la faune!
- Un insecticide chimique ne sera pas plus efficace et son impact sur l’environnement sera catastrophique!
Ces produits nuiraient aux mésanges, aux moineaux domestiques, aux autres chenilles et papillons, ainsi qu’aux insectes…
merci tout plein pour cette info et cette analyse très précieuse de + et de – des différentes utilisations ; j’aime beaucoup vos posts, vos photos, votre façon de vous adresser à toutes et tous comme si nous étions en conversation ! beau week end à vous.