Cette charmante violette des bois, toute petite, presque insignifiante, est une des premières fleurs de l’année, souvent dès fin février et jusqu’en avril. Sa floraison est spectaculaire en ce moment dans le pré derrière chez nous, entièrement parsemé de fleurettes violet pâle, sans parfum mais intéressantes pour les insectes butineurs en cette période pauvre en fleurs.
Elle pousse dit-on en situation ombragée, dans les sous-bois, les bocages,… Mais ce pré relativement ensoleillé semble lui convenir également, sûrement parce que le sol reste assez frais.
Apparemment, elle se développe bien dans tout sol moyennement acide à neutre, mais n’aime pas trop le calcaire.
Relativement prostrée (10 à 20 cm de haut), elle développe une rosette basale portant des feuilles arrondies, avec de longs pétioles.
Juchées sur un long pédoncule, les fleurs violacées sont bien visibles au-dessus du feuillage.
Les fleurs sont pollinisées par les insectes, mais sont également autogames (elles se fécondent elles-mêmes). Elles forment de petites capsules trigones qui explosent à maturité pour expulser les graines à distance.
La violette des bois se ressème donc spontanément et assez facilement si elle se plaît.
Si je les ai correctement identifiées (ce qui n’est pas garanti), les violettes qui poussent dans ce pré seraient des Viola reichenbachiana (syn. Viola sylvestris).
Les fleurs de 2 cm sont formées de 5 pétales bleu-violacé pâle et d’un éperon droit de la même couleur ou plus foncé que les pétales. Quand on y regarde de très près, l‘extrémité du style semble un peu hirsute.
NB : On peut la confondre avec la violette de Rivinius au style presque lisse et dont l’éperon est généralement plus clair que les pétales.
Les violettes (dont la Violette de Reichenbach, la Violette de Rivinus, la Violette odorante et la Violette des chiens) sont les plantes hôtes du papillon Tabac d’Espagne.
La femelle pond ses œufs dans les anfractuosités de l’écorce des arbres en lisière des zones fleuries avec des violettes. A l’éclosion, les chenilles rejoignent leur plante nourricière.
Aurais-je donc le plaisir d’admirer ces grands papillons cet été?
Ou au moins leurs chenilles…
Bonjour Malorie,
J’avais lu il y a quelques années déjà que certaines violettes étaient parfumées et une fois que vous aviez respiré leur belle odeur, une substance présente dans cette odeur inhibait l’odorat et vous ne sentiez plus l’odeur de la violette juste après l’avoir respiré, une façon pour la violette de se protéger de la cueillette…
Pat
En effet. Pas bêtes ces violettes! 😉 La violette odorante (Viola odorata) est justement le sujet du prochain article.
Coucou,
J’ai également pas mal de violettes des bois au jardin, elles se ressèment comme rien même entre deux pavés. Elles sont toutes simples mais tellement mignonnes 🙂 Et comme je les ai reçues en cadeau, elles sont chères à mon cœur 🙂
Bon week-end, Céline