Trucs et astuces pour éloigner les pucerons

Selon moi, il n’est pas forcément utile d’intervenir quand les rosiers sont infestés de pucerons. Au contraire, je les laisse volontiers pour les oiseaux, les syrphes, les coccinelles et les autres auxiliaires du jardiniers (clic ici)

Evidemment cela demande un peu de patience parce que les prédateurs n’arrivent que quelques semaines après les pucerons. Ils attendent qu’il y ait assez à manger avant de se rendre aux agapes! Pendant ce temps on voit pulluler les pucerons et c’est parfois difficile de se retenir d’agir… Et pourtant, notre patience est récompensée!

larve de syrphe qui mange les pucerons
larve de syrphe qui mange les pucerons

Mais si les prédateurs naturels n’arrivent vraiment pas, jamais, jamais…

Cela arrive dans les régions où l’agriculture intensive utilise beaucoup de produits chimiques, détruisant toute la faune sauvage aux alentours… ou si vous avez vous-même utilisé un insecticide, qu’il soit chimique, ou bio et même « maison » et même le fameux savon noir…
Alors il faut bien trouver d’autres solutions…
Si c’est votre environnement au sens large qui pose problème, avoir recours aux purins et savon noir dans votre jardin est une solution satisfaisante, ça n’aggravera pas les choses puisque l’environnement est déjà trop pollué que pour que les insectes s’y installent…

Si c’est vous-même qui avez pulvérisé dans votre jardin, il n’est jamais trop tard pour changer sa façon de faire! Il y a des trucs et astuces pour éloigner les pucerons… en attendant que les insectes auxiliaires reviennent et qu’un équilibre écologique s’installe dans votre jardin…

Je ne prône pas du tout les purins divers et le savon noir en tant qu’insecticides!

Il faut savoir que, même « naturels », tous ces insecticides ne sont pas sélectifs et vont tuer tous les autres insectes, y compris les auxiliaires du jardinier! Jamais dans ce cas vous ne verrez arriver les syrphes et les coccinelles tant attendues, soit parce que leurs larves auront été tuées en même temps que les pucerons par vos pulvérisations acharnées… soit parce que vous ne leur aurez rien laissé à manger! Pas folles les coccinelles!
Ces pulvérisations empêchent l’installation d’un équilibre biologique au jardin et pourraient même, en un sens, avantager les pucerons!
En effet, les pucerons reviennent en nombre en un rien de temps puisqu’ils se reproduisent par parthénogénèse (pas d’accouplement, chaque femelle ne met au monde que des nymphes femelles qui elles-mêmes naissent déjà « enceintes » de pucerons femelles et ainsi de suite…), tandis que leurs prédateurs, eux, mettront plusieurs semaines à refaire une nouvelle génération, autrement dit ils arriveront trop tard pour vous aider à lutter naturellement…

Par ailleurs, si on élimine tous les pucerons, alors les coccinelles et mésanges iront nicher ailleurs, là où elles trouveront une nourriture saine. Ainsi, aucun auxiliaire ne s’installera durablement au jardin et vous serez à nouveau obligés de pulvériser pour vous débarrasser des parasites…
Vous n’aurez donc plus l’aide escomptée au moment opportun… Et il faudra recommencer vos pulvérisations… C’est un cercle sans fin! En bref, plus vous traitez, plus il faudra traiter…

Je vous laisse faire vos choix en toute conscience, mais personnellement, je préconise toujours des moyens plus doux… autant que possible.
Je ne ferais exception que pour les pucerons lanigères qui s’attaquent aux racines et affaiblissent considérablement les plantes, d’autant plus que des fourmilières les accompagnent souvent, formant un manchon autour du pied du rosier.

Gardons le savon noir pour l’entretien de la maison et les purins de prêle ou d’orties pour renforcer les plantes par arrosage au pied, notamment au potager.

Pour éloigner les pucerons des rosiers ou des cultures potagères,

tout en préservant le biotope

  • N’abusons donc pas des engrais « coup de fouet » très dosés en azote qui sont susceptibles de favoriser la venue des pucerons.  En effet, les rosiers trop nourris en engrais azotés développent de jeunes pousses particulièrement tendres et sucrées dont les pucerons raffolent!
    Le purin d’orties est un bon engrais, souvent utilisé pour nourrir les rosiers. Néanmoins, lui aussi est riche en azote!
    Tout réside dans une utilisation modérée, comme dans tout!…
    Adoptez plutôt les engrais organiques avec plus de potassium (K) pour favoriser la floraison. Dans mon jardin, pour un apport de potasse, je donne chaque automne/hiver 1 ou 2 poignées de cendre de bois à mes rosiers.
pucerons sur de jeunes pousses tendres
  • Évitons tout traitements insecticide (même bio) afin de favoriser la venue des prédateurs naturels de pucerons : les oiseaux, les coccinelles, les perce-oreille ou les aphidius sont des auxiliaires utiles pour limiter la population des pucerons.
    Les fourmis, en nombre raisonnable, ne gênent pas particulièrement ces petites guêpes parasitoïdes, ni les coccinelles adultes qui peuvent s’envoler…
une larve de coccinelle mange un puceron
une larve de coccinelle mange un puceron
  • Une culture associée : combiner lavande et rosier est non seulement très joli mais c’est aussi efficace pour éloigner les pucerons.  D’autres plantes aromatiques agissent comme répulsifs naturels, telles que le basilic, le thym, le romarin, l’absinthe, la rue officinale, la sarriette, la tanaisie ou des œillets d’Inde.
    Un pot de menthe peut aussi perturber les parasites (attention en pleine terre la menthe s’avère vite envahissante!)
    Essayez aussi l’aneth, l’Angélique, des anthemis, la mélisse…
    Le tulbaghia est aussi joli qu’une agapanthe et il éloigne les insectes parasites comme les pucerons qui n’apprécient ni son odeur ni les substances dégagées par les racines dans le sol. Ces substances ont également un effet fongicide.
    Plantées à des endroits stratégiques, toutes ces plantes à l’effet naturellement répulsif éloigneront les pucerons envahisseurs.
Une culture associée : combiner lavande et rosier est efficace pour éloigner les pucerons.
thym
cultures associées, le thym éloigne les pucerons
  • Plantons des « plantes martyres » : des capucines, des eryngium, la ciboulette ou des fèves attirent les pucerons comme un aimant, suffisamment pour les détourner des rosiers. Essayez aussi les valérianes (centranthus).
    Les plantes martyres sont très utilisées en permaculture et potagers bio. Evidemment, il faut alors accepter d’avoir une capucine infestée de pucerons mais c’est toujours mieux que sur les rosiers ou les légumes!
capucines (crédit photo : Merci Sophie Ricot )
capucines (crédit photo : Merci Sophie Ricot )
eryngium (crédit photo: merci Corinne Delaunois)
  • Plantons des plantes mellifères pour attirer les prédateurs naturels : L’orlaya ou la phacélie par exemple, attirent de nombreux insectes utiles comme les syrphes prédateurs des pucerons.
    Pensez aussi aux soucis, oeillets d’indes, bourrache, et toutes sortes d’herbes aromatiques.
    Et laissez quelques pissenlits dans la pelouse…
    Si vous avez la place, aubépine, prunelier, pommiers, noisetiers, saules, etc.
la phacélie attire les syrphes, prédateurs naturels de pucerons
la phacélie attire les syrphes, prédateurs naturels de pucerons
  • Si vraiment vous ne pouvez pas supporter la présence des pucerons plus longtemps… écrasez les pucerons avec les doigts, beurk, beurk…  Facile quand on n’a que 1 ou 2 rosiers, Mais avec 50, abandonnez! Vous avez mieux à faire pour passer le temps! 😉
  • Passez le jet d’eau (à faible puissance) pour faire tomber les pucerons. Ils sont tellement fragiles que cela suffit souvent à les tuer et ils seront dévorés au sol par d’autres insectes prédateurs…
    Par contre n’abusez pas non plus de ces arrosages puisque normalement, on préconise de ne pas mouiller le feuillage des rosiers pour éviter de propager des maladies cryptogamiques…
  • Lutter contre les pucerons lanigères des racines ; C’est un cas particulier puisque ces pucerons vivent sous terre, parfois même dans les galeries des nids de fourmis, accrochés aux racines. Arrosez avec une macération de fougères ou une décoction de tanaisie, directement sur le nid de fourmis.
    A tester aussi : le tulbaghia est une jolie fleur qui éloigne les insectes parasites comme les pucerons qui n’apprécient ni son odeur ni les substances dégagées par les racines dans le sol. Ces substances ont également un effet fongicide.
    Il se pourrait donc que la tulbaghie soit utile pour lutter contre les pucerons lanigères des racines?…

11 commentaires sur “Trucs et astuces pour éloigner les pucerons

  1. Merci pour ces conseils.
    Les capucines, c’est fait, j’en ai semé.
    Les plantes martyres, je ne connaissais pas.
    Chez moi, comme l’année dernière, ce sont les hellébores qui sont envahis !
    Bouh ! que je n’aime pas ces bêtes ! Et je ne les écraserais pas avec les doigts. Beurk !

  2. Les mésanges s en chargent des pucerons…Je remarque que les pucerons s attaquent plutôt aux nouveaux rosiers..un rosier bien installé est peu infesté c est vrai que le puverisateur à eau ou le jet d eau leger éloigne ou noie les pucerons …

  3. Bonjour Malorie,
    Merci pour votre visite et vos commentaires! Je découvre votre très beau blog et surtout votre conception du jardin. Sans rechercher l’esthétisme, je ne suis pas artiste, je guide mon jardin en tentant d’équilibrer la place de tous et ce sans chimie. Et au fil des ans je découvre de nouveaux visiteurs qui y trouvent leur place sans nuire aux autres.
    Merci de partager votre expérience, quel beau métier que le vôtre!

  4. bel article, qui prône le retour au naturel!
    as tu un instagram? sur le mien aujourd’hui j’ai publié une photo du massif que tu m’as aidé à aménager..et que ej trouve bien réussi
    IG : catherinecoteterres
    Bonne journée Malo, bises

    1. J’ai un compte instagram quelque part dans les limbes… créé il y a un bail, mis 3 photos et puis oublié complètement… :/
      Faudrait que je retrouve comment y accéder pour essayer de voir ta photo alors…
      Bises

  5. Hello Malo
    Très bel article auquel je souscris totalement !
    Je n’utilise plus aucun traitement depuis de nombreuses années après avoir lu un article dans un numéro spécial Ami des jardins  » jardins au naturel ».
    Une phrase m’a interpelée : plus on traite et plus il faut traiter !(les prédateurs des pucerons ne résistent pas non plus aux traitements)!
    Un peu de patience et les prédateurs arrivent et nettoient tout !
    J’ai essayé et j’ai complétement adhéré.
    Juste un petit coup de jet d’eau lorsque vraiment les pucerons sont trop nombreux !
    A noter également que que les hortensias et le magnolias n’ont plus jamais été attaqués par les cochenilles qui pullulaient lors de notre emménagement. Les mésanges sont revenues en masse et nettoient tout !
    Bonne journée

    1. Mais voilà qui est formidable! Merci d’avoir pris la plume (ou le clavier) pour partager ici ce retour d’expérience sur le long terme! Ca me fait tellement plaisir de lire ça!
      Ce genre de témoignage est très parlant et très inspirant! C’est vraiment utile de lire plusieurs partages d’expériences comme celui-là, je crois que ça peut donner envie à d’autres de se lancer, d’oser, de prendre patience, alors… MERCI !

  6. Tout à fait d’accord en ce qui concerne rosiers et pucerons verts toujours en très grand nombre chez moi( malgré l’omniprésence de lavandes,de mésanges et coccinelles !! ) sans dommage majeur
    Par contre depuis 3 ans les pucerons noirs infestent une viorne et ravagent complètement sa floraison,cela grouille de partout !
    J’ai essayé divers traitements « naturels » ainsi que le savon noir( pas si naturel puisque contenant des huiles minérales) sans aucun résultat
    Que faire sinon abandonner ?

    1. J’ai eu la même chose, plusieurs années de suite sur mon seringat virginal! Une horreur! Je coupais toutes les tiges florales, de toute façon la floraison était par avance ruinée!
      Depuis quelques années cela n’arrive plus…
      Est-ce parce que j’ai installé une mangeoire à oiseaux juste à son pied et ainsi les oiseaux se posent dans ses branches et se régalent?
      Peut-être s’assurer qu’on n’abuse pas d’un apport d’azote autour du pied?… Et lui mettre plein de capucines au pied?
      Si les coccinelles sont bien là, essayer d’attirer aussi des syrphes en semant de la phacélie et de l’orlaya dans les parages?
      Sinon, retenter le jet d’eau régulièrement…
      Bon courage! 😉

      1. Merci de votre réponse
        Il est vrai que mon très très vieux et néanmoins magnifique seringat en souffrait aussi il y a quelques années mais sans que la floraison en soit trop compromise .Il est nickel maintenant.
        La viorne,beaucoup plus jeune,est installée à 3-4 m de celui-ci
        Y aurait-il eu un flux migratoire de pucerons ?

      2. Bonjour Malo, j’adhère depuis des années au principe de ne pas traiter pour des raisons de santé ayant eu une forte migraine après un traitement. Mon jardin se porte mieux et moi aussi. J’écrase les pucerons quand il y en a trop et puis c’est tout. J’avoue que je suis moins écolo dans la lutte contre les limaces et les escargots. Il y en a partout peut-être parce que mon jardin jouxte un bois et une jachère. Pourtant, j’accueille sans problèmes grenouilles, serpents, oiseaux..
        Je cherche auxiliaires pour manger sans pitié moustiques tigres et moustiques pas tigres qui ont déjà commencé à me dévorer. Je ne sais pas pourquoi j’attire tous les insectes piqueurs. Quelle plaie!

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