On remarque à partir du printemps certaines feuilles de rosiers qui ont des petits trous et même, c’est particulier, des zones où seule la face inférieure du limbe est « décapée » et il reste une pellicule transparente.
Il y a fort à parier que ces dégâts sont occasionnés par une larve de tenthrède ou alors une petite chenille à papillon.
Il semble que les plus jeunes ne mangent qu’une face du limbe, et les plus « grandes » trouent la feuille…
Au revers des feuilles, on trouve comme des petites chenilles, vert jaunâtre, un peu translucides, avec une grosse tête ronde brun-orangé.
Il faut avoir un œil de lynx pour repérer les plus jeunes qui font à peine 1 ou 2 mm. Ce n’est qu’en grandissant qu’elles atteignent environ 1 cm.
Chenille à papillon ou larve de tenthrède?
Il peut être utile de savoir les distinguer afin de décider s’il faut agir et comment! Mais pour cela, il faut regarder leurs pattes à la loupe!
- Les véritables chenilles à papillons ont 3 paires de pattes thoraciques et de 2 à 5 paires de fausses pattes abdominales.
Voir par exemple, la chenille de Opérophtera qui pourrait être confondue avec une larve de tenthrède. - Les larves de tenthrèdes ont, elles aussi, 3 paires de pattes thoraciques, mais elles portent au moins 6 paires de fausses pattes.
Dans ce cas-ci, ce sont donc de fausses chenilles. Elles ressemblent à des chenilles de papillon mais en réalité, ce sont les larves d’une sorte de petit moucheron (tenthrèdes ou « mouche à scie).
Les dégâts que je constate sont minimes et ne me dérangent pas le moins du monde. Je laisse ces petites bêtes comme garde-manger pour les oiseaux.
Des larves de tenthrèdes ou « mouches à scie »
Les tenthrèdes sont des sortes de petites guêpes noires, dites aussi « mouches à scie » car les femelles pondent leurs œufs dans les feuilles ou les tiges des végétaux grâce à un appareil de ponte qui ressemble à une petite scie.
Il en existe de très nombreuses espèces, chacune étant relativement spécifique d’une essence végétale particulière.
Leurs larves sont le plus souvent dans les couleurs bleu-vert-jaunâtre, parfois ponctuées de blanc ou de noir, poilues ou non…
Certaines larves de tenthrèdes dévorent le limbe des feuilles jusqu’aux nervures (clic ici), tandis que d’autres, qu’on appelle « tenthrèdes limaces », ne grignotent que le revers du limbe.
Je ne cherche pas à savoir précisément de quelle espèce de tenthrède il s’agit ici. Elles se ressemblent trop! Ça doit être une de celles qu’on appelle « tenthrèdes limaces du rosier » mais je laisse l’identification aux spécialistes! 😉
Sur les rosiers, on a le plus souvent affaire à :
Des tenthrèdes limaces du rosier, larves vert jaunâtre avec une tête brun-orangé, qui mangent seulement les tissus mous, laissant les feuilles translucides entre les nervures.
Il y a 3 espèces :
– la commune Endelomyia aethiops (1 génération par an) est vert pâle avec une capsule de tête brun clair.
– Allantus cinctus, Larve qui s’enroule lorsqu’elle ne mange pas, (jusque 2 générations par an).
– Cladius difformis, la squeletteuse du rosier, larve couverte de poils (jusqu’à 6 générations par an).
– Arge pagana : larves verdâtres ponctuées de noir, en colonie plus ou moins importante, elles dévorent les feuilles par le bord du limbe et n’épargnent que les nervures principales. Elles se relèvent en forme de « S » caractéristique dès qu’elles sont inquiétées. Celles-ci me paraissent bien plus embêtantes! (clic ici pour en savoir plus)
– La tenthrède rouleuse des feuilles de rosier (Blennocampa pusilla) : Les femelles pondent leurs oeufs sur les feuilles qui, en réaction, s’enroulent sur elles-mêmes. Larve verte d’à peine 1 cm, avec une tête noire. (clic ici pour en savoir plus)
Comment lutter contre les tenthrèdes limaces du rosier?
Hormis le côté esthétique, ce n’est pas très très grave. Une petite infestation de tenthrèdes limaces ne vaut pas la peine de s’inquiéter. On peut bien tolérer quelques petits trous en attendant que leurs prédateurs naturels fassent leur boulot!
Moi, je compte sur les oiseaux, les grandes sauterelles, les guêpes parasitoïdes et autres prédateurs naturels pour m’aider à lutter naturellement!
Seule une population importante peut affaiblir la plante, ce qui concerne en particulier les larves défoliatrices qui attaquent en bande (Arge pagana). Les oiseaux n’en viennent pas à bout.
Il n’existe aucun traitement qui soit totalement inoffensif pour l’environnement.
- C’est très simple de les supprimer à la main, mais très fastidieux quand il y en a beaucoup. Écrasez-les entre vos doigts ou faites-les tomber dans un récipient d’eau savonneuse, afin d’éviter qu’elles ne descendent se nymphoser dans le sol où elles hiverneraient jusqu’au prochain printemps.
- Puisque les larves hivernent à l’état de nymphe dans la litière du sol, à faible profondeur (5 cm maximum), on peut biner le sol au pied des rosiers, à la fin du mois de septembre, et à nouveau au printemps, avant la mi-mai, de façon à exposer les cocons et les nymphes aux intempéries et aux prédateurs.
- Le neem ou une solution de savon noir seraient efficaces contre les larves de tenthrèdes mais risquent de tuer d’autres insectes, « amis » du jardin puisque ce traitement n’est pas spécifique.
- Le BT (Bacillus thuringiensis) est inefficace contre les tenthrèdes! Il est plutôt conseillé contre les véritables chenilles comme les pyrales du buis.
J’ai eu ces bestioles dans un jeune pothinia , qui s’est retrouvé avec des feuilles roulées ou pleine de trous , je l’ai déterré ..fait tremper la motte dans un sceau d’eau plusieurs jours et replanté ailleurs.je ne sais pas si je vais le sauver ? Il est bien miséreux
Elle est en association avec les couleurs du rosier : parfait camouflage…
malheureusement le bacille de thurynge est sans doute inefficace , mais cela reste à expérimenter encore car j’ai eu l’impression l’année dernière que le bacille avait eu une certaine efficacité sur les tenthrèdes de mon laurier tin
je vous conseille cet article :https://www.jardiner-autrement.fr/wp-content/uploads/2017/06/maj4-guide-epidemio-v1.pdf
malheureusement on s’aperçoit souvent trop tard des dégâts et elles mangent à une vitesse incroyable!!
à part le pyrèthre et attention pas si vous voyez quelques abeilles !!!, le soir , et pas la peine d’en asperger beaucoup …le savon noir n’est pas efficace ici, et bousille aussi d’autres insectes tout à fait innocent
en île de France c’est la cata +++
Bonjour,
Merci pour le lien
Il ne me paraît pas utile de chercher à combattre une légère attaque de larves de tenthrède limaces dont les dégâts sont minimes.
Par contre, il vaut mieux intervenir sans tarder pour les grosses colonies de tenthrèdes défoliatrices.
Je ne conseille pas le savon noir sur mon blog et encore moins le pyrèthre! Même s’il est admis en bio, le pyrèthre détruit sans distinction tous les insectes, les indésirables comme les auxiliaires, y compris les abeilles, ainsi que les organismes aquatiques.
Le contrôle des doses utilisées par tout un chacun est impossible, et l’application serait probablement à renouveler. Je n’en prend pas la responsabilité. Ce traitement est vraiment à utiliser en derniers recours et de façon très localisée et réfléchie.
c’est ça
Je ne crois pas avoir déjà vu ce genre de petits trous. Par contre, des trous sur les côtés des feuilles, ça, je vois souvent !
2ème année où mon rosier blanc, magnifique, est couvert de pois translucides qui s’agrandissent au fil des jours. J’ai coupé une des feuilles, mise dans un verre d’eau pour la photographier.
2 jours après, l’eau était couverte de petites bêtes noires, filiformes, 1 mm environ, invisibles avec mes lunettes. Le savon noir est un désastre. J’essaie depuis hier l’ insecticide pour cochenilles en me demandant s’il ne va pas tuer définitivement le rosier. le savon noir avait arrêté la formation de tâches. Mais feuilles et boutons s’étaient racornis littéralement brûlés par le produit.
que faire mon les feuilles de mon rosier ont des trous ?
merci
Comme indiqué dans l’article, hormis le côté esthétique, ce n’est pas très très grave.
Une petite infestation de tenthrèdes limaces ne vaut pas la peine de s’inquiéter. On peut bien tolérer quelques petits trous en attendant que leurs prédateurs naturels fassent leur boulot! Eventuellement, écrasez avec les doigts les quelques larves que vous dénichez au revers des feuilles.
Ce n’est qu’en cas de forte attaque avec de grandes colonies de larves de Tenthredes (celles qui se mettent en forme de S et dévorent toute la feuille jusqu’à la nervure centrale) qu’il est utile d’agir…