Une journée ensoleillée et ça y est, je rêve à nouveau de printemps, d’été, de roses aux parfums capiteux… Quel bonheur ce sera bientôt de retrouver ‘Comte de Chambord’, de l’admirer jour après jour défroisser ses pétales roses lilacés, fins comme du papier de soie, et de m’incliner devant lui, plusieurs fois par jour, pour fourrer le nez dans ses voluptueux jupons au parfum musqué.
Il est au jardin depuis 2011 et je m’étonne de ne pas encore lui avoir consacré un article de blog! Un rosier ancien remontant, avec un joli feuillage vert frais et des fleurs absolument sublimes!
Comte de Chambord et Mme Boll sont deux rosiers qui se ressemblent très fort. Les deux sont des arbustes identiques, à fleurs rose profond, doubles et fort parfumées.
Il se dit même parfois que les rosiers vendus sous le nom ‘Comte de Chambord’ sont en réalité ‘Mme Boll’, un rosier obtenu par Boyeau en 1859. Le vrai rosier ‘Comte de Chambord’, obtention de Moreau, serait aujourd’hui perdu?…
J’ignore ce qu’il en est exactement.
Sur Help me Find, Comte de Chambord est décrit comme ayant de grandes fleurs très pleines (plus de 41 pétales), en quartiers, avec une floraison tardive éparse,
tandis que Mme Boll est décrite avec de grandes fleurs pleines (26-40 pétales), en coupe, avec des vagues de floraisons tout au long de la saison…
Mais de toute façon, moi je l’ai toujours appelé Comte de Chambord et je n’arriverais pas à m’habituer au nom de ‘Mme Boll’, que je trouve tout de même moins élégant! 😉
C’est un excellent rosier ancien et je n’ai jamais été déçue d’avoir succombé pour celui-là!
Non seulement il est bien remontant et très parfumé, mais en plus ses dimensions raisonnables et son port étroit en font un parfait candidat pour les petits jardins, au soleil ou à mi-ombre.
Dans la famille des Portland, j’ai aussi planté, en même temps, le rosier ‘Jacques Cartier’, du même obtenteur.
Aucun n’a démérité mais à choisir entre les deux, ce sont les corolles de Comte de Chambord et leur incroyable parfum qui font le mieux battre mon coeur!
Les rosiers de la famille des Portland ont souvent un port un peu raide, mais le feuillage est dense et ils sont bien rustiques.
Mon Comte de Chambord, avec les années, s’est retrouvé un peu à l’ombre des arbres voisins. Cela lui convient bien car ainsi, il évite le soleil brûlant. Il mesure ici 90 à 120 cm environ, sur un bon 60 cm d’envergure.
Si il avait une belle place au soleil, il pourrait sans doute former un arbuste plus haut et plus large… Et si j’avais un très grand jardin, je crois que j’en planterais carrément 3 pieds, en triangle, espacés de 70 cm environ. Ce serait divin!
Les fleurs moyennes très doubles, d’environ 8 cm, rose argenté et légèrement plus sombres au coeur, se succèdent tout l’été si on prend soin de supprimer les fleurs fanées. Chez moi il fleurit abondamment en juin puis remonte plus légèrement jusqu’en octobre.
Les fleurs sont mises en valeur par le beau feuillage vert clair et assez sain.
Ainsi installé en bordure d’une allée, je profite à chaque passage de son parfum qui me fait penser au savon « bébé cadum » de mon enfance, mais il faut prendre garde à ses très nombreux aiguillons.
Jolis mariages
Ce rose lilacé s’associe bien avec les feuillages gris-bleu, argentés, et les floraisons bleues comme par exemple des stachys byzantina, un géranium ‘Rozanne’ ou une lavande.
Les grandes roses pleines contrastent joliment avec des rosiers à petites fleurs simples comme ‘Ballerina‘, ‘Puccini‘, ‘Jeanne de Chédigny’, ‘Glauca’, ‘Rosée du Matin’ ou ‘Belle des Fagnes’ par exemple.
Dans mon jardin, pour succéder aux bouquets d’ancolies, j’ai installé là un géranium vivace ‘Johnson Blue’ et une astrantia major (mais cette dernière fait grise mine depuis quelques étés, à cause de la sécheresse). Des géranium macrorrhizum sont plantés derrière, en couvre-sol, et la clématite montana ‘Marjorie’ vient parfois lui respirer le coeur!
En fin de saison, les anémones du Japon animent l’arrière plan tandis qu’une persicaria amplexicaule ‘Blackfield’ fleurit en bordure, pas loin.
Le feuillage tendre se découpe sur le fond sombre du cotinus pourpre, et le feuillage doré du cornus florida ‘Rainbow’ apporte beaucoup de lumière à la scène.
Quels soins lui apporter?
Chez moi, ‘Comte de Chambord’ est installé au bord du chemin qui mène à l’appentis à bois et au compost, si bien qu’il est aux premières loges pour bénéficier, chaque année, d’une bonne pelletée de compost mûr.
Pour soutenir sa belle remontée, il reçoit généralement un apport d’amendement organique en mai et juin.
Si il disposait de plus de place, je ne le taillerais quasiment pas, pour lui laisser son port naturel, plus libre. Mais là, je dois bien avouer que je suis obligée de le réduire un peu, surtout quand il lance de vigoureuses tiges très épineuses au travers du chemin, parce que figurez-vous que mon mari accuse toujours mes rosiers de l’agripper avec leurs aiguillons! 😉
C’est vrai que Comte de Chambord fait parfois de hautes tiges de près d’1,50m en fin de saison, que je raccourcis alors après la floraison.
En fin d’hiver, je me contente d’enlever le bois mort, les anciennes fleurs si il en reste, et d’aérer le centre de l’arbuste.
En été, je supprime les fleurs fanées au fur et à mesure pour stimuler la formation de nouveaux boutons floraux.
Il donne le meilleur de lui-même si il reçoit quelques arrosages réguliers en saison mais s’en sort bien sans, une fois qu’il est bien installé (avec une baisse de floraison cependant en période de sécheresse prolongée).
Il est suffisamment sain selon moi pour ne pas nécessiter de traitement, même si je ne peux pas dire qu’il soit vraiment indemne de maladies en fin de saison. Une bonne nourriture et une situation aérée contribuent certainement à le garder en bonne santé.
Ses solides tiges portent des bouquets de 3 à 6 fleurs.
Bonjour Mallorie,
Super un nouvel article sur les rosiers et donc une nouvelle envie pour moi. Cette rose est bien jolie et si en plus son parfum évoque un souvenir d’enfance. Ah comme j’aimerais avoir une roseraie! On peut rêver. Mais pour les astrances, là c’est un pincement au coeur, car je ne parviens pas à les garder. J’aime beaucoup aussi le bleu du géranium. Vivement le printemps et puis la floraison des rosiers. Belle journée et au plaisir de vous lire.
C’est vrai, il est superbe et très facile…. Ses pétales parfumés sont parfaits pour une délicieuse gelée de … roses !
Magnifique article…!
Superbes photos qui me donnent vraiment envie de me le procurer.
Où peut-on le trouver à Bruxelles ou environs ?
Je vous souhaite une merveilleuse journée.
Un des plus beaux rosiers si charmants,le bijou du jardin .Il a la grâce des anciens rosiers mais est bien remontant et peu regardant sur la nature du sol…Planté
depuis un an chez moi il culmine déjà à 90 cm …
Il m’avait séduite et faisait partie des premiers élus de mon jardin. Malheureusement après quelques années je m’en suis séparée tant il était de plus en plus malade.
Quel plaisir à nouveau de lire votre article. Il y a une telle passion dans votre description de ce rosier que je n’ai qu’une envie : me le procurer pour mon petit jardin que je viens de commencer ce automne, mon mari dira encore un rosier…
Merci et continuez à nous instruire et nous ravir.
Bonjour Malorie, ce rosier ancien est l’un des plus parfumés sinon le plus parfumé, c’était le rosier préféré du rosiériste Daniel Schmitz à Malmédy, ce rosier est l’un des parents du rosier »Gertrude Jekyll » crée par David Austin.
Un rosier à posséder absolument au jardin.
Patrick
Vraiment superbe chez toi et les photos sublimes. Encore jeune ici mais je l’adore déjà et ton association avec notamment cette clématite Montana Marjorie que je trouve sublime est à tomber ! J’aimerai beaucoup la dénicher celle-ci ! Merci Malo et bonne journée.
C’est fou ce que le soleil réveille nos envies de jardiner ! Mais on n’est pas encore sorti de l’auberge, du mauvais temps s’annonce encore !
Un peu trop pleine cette rose, je trouve.
Ces magnifiques photos et ta description enthousiaste de ce beau rosier me font succomber à la tentation de l’accueillir dans mon petit jardin.
Un grand merci pour le partage de tes connaissances et de tes coups de cœur !
Encore une tentation de plus, à chaque lecture, je dois me faire violence pour ne pas commander sur le champ ces rosiers magnifiques que vous nous présentez. Mais je craque souvent 😉
Comme Christine, moi non plus je n’arrive pas à garder les astrances, ma terre argileuse détrempée en hiver sans doute…Merci pour vos articles qui nous font patienter en attendant le printemps, j’ai hâte !!!
Bonjour,
Je me permets de répondre à Gaillard si cela ne vous ennuie pas. Chez groen décor, ils l’ont déjà eu. Mais pas toujours. Mais il est toujours possible de leur passer une commande spéciale. Cela m’est déjà arrivé.
Je vous souhaite une bonne recherche.
Bonsoir Malorie!
Très belle Chronique sur ce rosier Portland qui est bien Mme BOLL et je le tiens cette indication de la lecture de la nouvelle encyclopédie des roses ancienne de François JOYAUX qui mérite une chronique lui aussi!!!
Votre description de sa culture et de son parfum de savon pour bébé donne envie d’en planter un demain!
A bientôt
Un de mes favoris aussi
Bonjour,
J’ai également 2 rosiers Mme Boll/Comte de Chambord dans mon jardin.
Je lui trouve cependant un défaut, si il prend la pluie, alors que ces fleurs sont encore en boutons, celles-ci ne s’épanouissent pas et se nécrosent sur le rosier. Auriez vous un conseil pour éviter ce problème ?
Merci pour votre réponse.
Cordialement
Bonsoir,
Ca arrive souvent par temps chaud et humide sur les rosiers à fleurs très doubles. Cela s’appelle le botrytis et c’est un champignon responsable de la pourriture grise.
Je n’ai d’autre conseil que de retirer les fleurs fanées et cultiver vos rosiers au soleil, en situation bien aérée. Peut-être aussi de ne pas arroser les rosiers quand il fait encore très chaud. Préférez très tôt le matin ou très tard le soir quand il fait plus frais…
bon week-end!