Naturellement, les roses se succèdent, elles fleurissent puis fanent, inexorablement…
Quand et comment nettoyer les roses fanées? Est-il toujours nécessaire de les couper?
Comment couper les roses fanées?
Quand je me promène au jardin, il m’arrive très souvent de casser les fleurs fanées à la main, en les tordant sur le côté d’un petit coup sec. Je jette simplement la rose par terre dans le massif, où elle vient compléter le paillage de surface. Je fais cela notamment quand quelques roses fanées gâchent l’aspect d’un bouquet encore fleuri (parfois il suffit de secouer le bouquet pour faire tomber les pétales secs). C’est un petit nettoyage rapide et succinct qui redonne instantanément belle allure au rosier… mais qui est insuffisant 😉

Par conséquent, quand j’ai un peu plus de temps, je reviens sur ces rosiers avec mon sécateur bien aiguisé et mon grand sac à déchets verts, et je pratique une taille plus adéquate :
Un bouquet de fleurs… fanées
Quand on supprime les fleurs fanées sur un rosier, on procède exactement comme quand on coupe des fleurs fraîches pour en faire un bouquet, autrement dit on les coupe avec une tige, comme si on voulait les mettre en vase!

Idéalement, on coupe un petit centimètre au-dessus d’un œil ou au-dessus d’une feuille dirigée vers l’extérieur du rosier. En effet, les yeux (= bourgeons) se situent à l’aisselle des feuilles et, après la coupe, la nouvelle tige poussera probablement dans le même sens que la feuille… On évite ainsi d’encombrer le cœur du rosier.
Peu importe que l’on supprime 2, 3, 4, 5 feuilles… du moment que l’on coupe au-dessus d’un oeil bien dirigé, de manière à ce que le rosier garde un port évasé, bien équilibré, et aéré en son centre.
La longueur des tiges dépendra bien sûr du type de rosier…
Note : on coupe environ 0,5 à 1 cm au-dessus d’un œil (= bourgeon) car une coupe trop près du bourgeon risque bien de le faire avorter. A contrario, une coupe plus longue laissera à terme un chicot de bois mort, pas très esthétique…
Quand nettoyer les fleurs fanées?
Sur les rosiers remontants
Sur les rosiers remontants (c’est à dire ceux qui fleurissent au moins deux fois sur la même saison), la suppression des fleurs fanées incitera le rosier à former de nouvelles tiges florales.
Si on coupe les fleurs fanées (ou les bouquets de fleurs), au fur et à mesure, la remontée sera régulière tout au long de la saison, voire même quasi continuelle avec certaines variétés, mais plus légère.
C’est le cas, par exemple, si on coupe quelques fleurs fanées en faisant le tour de son jardin, de façon quotidienne ou hebdomadaire…
En revanche, si on les coupe toutes en même temps, quand tout le rosier est fané, il faudra patienter 6 à 8 semaines pour admirer la seconde vague de floraison, mais elle sera alors presque aussi abondante que la première.
Certains rosiers remontants peuvent ainsi offrir jusqu’à 3 généreuses vagues de fleurs, dont la dernière se poursuit sporadiquement jusqu’aux premières gelées.
Il m’arrive de raccourcir certains rosiers encore un peu fleuris, juste avant notre départ en vacances, afin de ne pas les retrouver tout fanés, au retour. Cela a en outre l’avantage d’avancer quelque peu la prochaine floraison dont je profiterai mieux.

En fin d’été, plus ou moins à partir de la mi-août, je ne coupe plus les fleurs fanées sur les rosiers qui offrent une jolie fructification. Si leurs cynorhodons sont décoratifs, il est dommage de se priver de ces couleurs d’automne et d’hiver, et de cette manne de nourriture pour les oiseaux!

Sur les rosiers non-remontants
Sur les rosiers non-remontants, autrement dit les rosiers qui ne fleurissent qu’une seule fois par an, pendant environ un mois, il est conseillé de tailler juste après la floraison car le rosier va de suite former les nouvelles tiges qui fleuriront généreusement l’été suivant.
En effet, ces rosiers fleurissent sur le bois de 1 an.
Néanmoins, cette taille empêchera la formation des fruits.
Dans certains cas, si la fructification en vaut vraiment la peine, il est donc possible de laisser le rosier non-remontant former des cynorhodons décoratifs en automne/hiver.
A cette fin, on peut parfaitement ne tailler qu’une branche sur deux, une année sur deux, voire même ne tailler le rosier qu’entre janvier et mars, à condition de ne pas supprimer complètement les plus jeunes pousses sinon, on compromet sérieusement la floraison! Il faudra donc faire attention à ne pas (trop) raccourcir les branches de 1 an, qui seront les plus florifères!
Ainsi, pour rajeunir malgré tout ces rosiers, on veillera à supprimer chaque année quelques plus vieilles branches et conserver les plus jeunes, bien vigoureuses. C’est ainsi que je procède pour mes rosiers lianes, palissés sur la pergola, et que je taille très tôt, en janvier, car les lianes débourrent précocement et un palissage tardif abîmerait les bourgeons prometteurs.
Dans son jardin personnel, André Eve les taillait à partir du mois de décembre.
Que faire des résidus de taille?
Personnellement, je conseille d’évacuer à la déchèterie les résidus de taille des rosiers qui ont été malades, afin de limiter les risques de propagation des maladies (marsonia, oïdium,…).
Mais je broie les résidus de taille des rosiers sains, et j’utilise sans problème ce broyât au pied des haies ou des arbustes, dans un petit bois ou sur les allées du potager…
D’autres soins à apporter aux rosiers en été?
Arrosage : En général, les rosiers bien installés depuis au moins 3 ans résistent assez bien aux sécheresses estivales mais de copieux arrosages hebdomadaires sont nécessaires pour aider les jeunes rosiers à bien s’enraciner en profondeur (10 litres d’un coup).
Paillage : Un paillage organique au pied du rosier permet de garder la fraîcheur du sol, limite le développement des adventices (herbes indésirables), et nourrit le sol en se décomposant progressivement.
Amendement : Pour les rosiers remontants, un apport de compost bien mûr ou autre amendement organique bien équilibré, après la première grosse vague de fleurs, permettra au rosier de donner le meilleur de lui-même et de rester en meilleure santé.
Un autre article est dédié à la taille et aux soins des rosiers tout au long de l’année (clic ici).
Tes articles sont toujours merveilleux à lire. Plein de sagesse, de poésie et de bon sens… MERCI Malo
Merci pour cette piqûre de rappel. Je le fais comme tu le dis, sauf pour les rosiers lianes que je n’arrive plus à tailler en hauteur! Je suis étonnée de leur bonne volonté et de leur floraison opulente… (Ghislaine de Féligonde,Léontine Gervais, La Fraîcheur).
Bon dimanche