En promenade dans la réserve naturelle du Ried de Selestat, nous avons rencontré l’orvet fragile (Anguis fragilis). Long d’une quarantaine de centimètres, à peine plus gros que mon pouce, très calme, il rampait lentement en travers du chemin.
Ce n’est pas un serpent, c’est un lézard… mais sans pattes!
Je serais heureuse de l’accueillir au jardin car ce serait un précieux auxiliaire vu qu’il se nourrit notamment de limaces, de petits escargots, de larves d’insectes, d’araignées, de cloportes, de vers, etc.

Il était brun, lisse et brillant, avec les flancs noirs.
Les mâles sont brun uniforme, parfois avec des taches bleues.
Les femelles, elles, sont souvent brun plus clair, avec des reflets bronze, et ont régulièrement une ligne vertébrale noire.
Les juvéniles se reconnaissent à leur couleur dorée avec une ligne vertébrale noire.

L’orvet est un lézard sans pattes
En tant que lézard, l’orvet peut abandonner sa queue en cas d’agression, afin d’échapper à son prédateur (cela s’appelle autotomie), mais cette dérobade ne fonctionne qu’une fois car la queue qui repousse ensuite ne se détachera plus…
A part cela, qu’est-ce qui le distingue d’un serpent?
Sa petite tête qui est peu distincte du corps
Ses écailles qui sont de la même taille sur le ventre et sur le dos (tandis que les serpents ont une seule rangée de grandes écailles sur le ventre),
Ses paupières mobiles qui lui permettent de fermer les yeux (tandis que les serpents ont une paupière transparente fixe).
Il se déplace plus lentement que les serpents. Très calme, il ne cherche jamais à mordre.

Il est très discret.
D’octobre à mars, il se protège du froid, dans un abri qu’il partage parfois avec d’autres orvets ou même avec des reptiles ou amphibiens.
Le reste de l’année, il se déplace peu et vit dissimulé dans la végétation, sous la terre, sous les pierres et les roches ou sous les feuilles, dans les tas de bois ou dans les hautes herbes, dans les jardins naturels, les prairies humides, les friches, les haies, les bocages, les vergers, les bois et les forêts, les landes, les tourbières, les carrières… Il y trouve l’humidité et la chaleur et aussi les petites proies qui font son repas.
Il sort le plus souvent de sa cachette lors de journées clémentes mais humides.
C’est en mai-juin qu’on a le plus de chances de les observer, pendant la saison des amours: les mâles s’adonnent alors à de violents affrontements qui précédent l’accouplement.
L’accouplement qui peut durer plus de 20 heures!
En août-septembre, les femelles pondent 6 à 12 œufs dont la membrane est si fine que l’on devine à travers les petits orvets. Les jeunes déchirent la membrane quelques minutes ou quelques heures après la ponte.

L’espèce semble en déclin, principalement à cause de la destruction de son habitat naturel. C’est pourquoi l’orvet est protégé, en Europe.