Nala aime se coucher dans l’herbe fraîche et quand je la sors dans le petit pré devant chez nous, j’observe toute la flore spontanée de ce petit square qui nous entoure, découvrant au fil des saisons une multitude d’herbes folles! Qui sont-elles toutes ces plantes sauvages ?
Voici un petit inventaire de celles que je pense avoir identifiées ces derniers mois…
A
Achillee millefolium, l’Achillée millefeuille, (clic)
Plante médicinale, plante comestible (mais amère), mellifère, H 60 à 80 cm, voire +, elle apprécie les milieux plutôt secs, au soleil ou à mi-ombre. Feuilles très découpées, Floraison de juin à octobre, inflorescence en capitules de fleurs blanches ou rose pâle.
Au potager, son odeur repousse certains insectes nuisibles et attire les pollinisateurs et autres insectes auxiliaires (syrphes). Excellente en paillage du sol ou en fourrage de qualité pour les animaux. Activateur de compost. Dans la pelouse, elle résiste bien au piétinement et à la tonte.
Allium vineale, Ail des Vignes, Ciboulette sauvage, se rencontre dans les prairies, les vergers et dans les vignes comme son nom l’indique. Il forme de nombreuses bulbilles à forte odeur d’ail, les fleurs étant souvent complètement absentes.
Ses feuilles sont très étroites, creuses, glauques et s’utilisent comme condiment, avec les mêmes vertus que l’ail cultivé.
Arenaria serpyllifolia, Sabline à Feuilles de Serpolet.
Une petite plante (3 à 20 cm de haut) qui forme une touffe ramifiée, un peu tapissante.
Très petites feuilles opposées, sessiles (sauf les inférieures). Elle fleurit en mai à août. Les fleurs, blanches, font à pleine 5 mm et les sépales dépassent les pétales.
Elle pousse souvent dans les sols sableux, dans les interstices des vieux murs et des pavés.
B
Bellis perennis, Pâquerette. Elle fleurit toute l’année mais moins l’hiver. La fleur se ferme la nuit (phénomène de nyctinastie) et aussi un tout petit peu avant la pluie, ce qui permet de prévoir les averses 😉
On la trouve sur des sols un peu humides et compacts, dans des végétations très rases, riches, souvent piétinées, notamment dans les pâturages, les pelouses, sur le bord des chemins,…
Les feuilles sont comestibles crues (léger goût de noisette, un peu acre) ou comme condiment dans une sauce pour accompagner le riz ou le poisson.
Les boutons floraux peuvent être utilisés crus dans des sandwichs, des soupes ou des ragoûts, se conserver au vinaigre comme les câpres.
Les fleurs semi-ouvertes ont un léger goût de noisette (elles deviennent +amères en s’ouvrant).
La pâquerette est aussi utilisée en phytothérapie.
C
Capsella bursa-pastoris, Bourse à Pasteur.
Cardamine flexuosa, Cardamine Flexueuse, Cardamine des Bois.
Cardamine hirsuta, la cardamine hérissée, Une sauvage comestible en salade, riche en vitamine A et C, au goût piquant comme le cresson.
Une touffe de feuilles composées et arrondies, surmontée de minuscules fleurs blanches, fines et légères. Elle se ressème abondamment.
Cardamine pratensis, Cardamine des Prés, Cresson des Prés, (clic)
Une ravissante plante sauvage offrant, en avril-mai, une grappe légère de fleurs à 4 pétales rose-lilacé. Les jeunes feuilles, avant la floraison, sont comestibles et ajoutent à nos salades composées, sandwiches et fromages frais un fort goût de cresson épicé, avec plus ou mois d’amertume… On utilise aussi les feuilles en tisanes.
Mais n’en cueillez pas trop car la Cardamine des Prés est aussi la plante hôte des chenilles de certains papillons (l’Aurore, la piéride du navet et la piéride du chou)
Centaurea (sauf erreur Centaurea jacea, Centaurée Jacée)
Cichorium intybus, Chicorée Sauvage, Chicorée Amère
Extrêmement commune dans les prés ou au bord des chemins, elle est cultivée dans certains pays. La racine torréfiée de la chicorée sauvage est utilisée comme succédané du café.
On peut consommer les jeunes feuilles en salade, dès le mois de février, mais elles ont de l’amertume. Elles contiennent des vitamines (B, C, C2, K) et des sels minéraux (phosphore, sodium, magnésium, manganèse, fer, cuivre, calcium, potassium…).
La plante a de nombreuses propriétés médicinales.
Ses tiges sont longues et fines, jusqu’à 1 m de haut, avec de fins rameaux rigides formant un angle obtus. Les feuilles basales en rosette ressemblent aux feuilles de pissenlit.
Elle fleurit de juin à septembre. Les fleurs de 3-4 cm, bleues, ou parfois roses ou blanches, s’épanouissent à l’aube, orientées vers l’est, et se referment définitivement avec le soleil, (phénomène de photonastie). Ainsi, il y a peu de fleurs à la fois.
Si on veut la cultiver au jardin, on peut récolter les graines en fin d’été, vers septembre, et les semer directement en place, dans les zones un peu sauvages ou sèches (en tenant compte de sa racine qui est pivotante).
Convolvulus arvensis, Liseron des champs, ses jolies fleurs en trompettes blanc et rose s’épanouissent le jour, offrant leur nectar aux abeilles et aux syrphes, et se referment le soir (nyctinastie).
C’est une vivace rampante ou grimpante, pouvant atteindre 2m, qui pousse aussi bien en terrains cultivés que dans les terrains vagues, au bord des chemins ou dans les gazons tondus à ras. Elle se propage rapidement via la dissémination des graines par les oiseaux. La graine peut rester en dormance dans le sol, mais la dormance est levée si le sol est compacté et riche en azote.
Ses feuilles infusées ont des propriétés laxatives.
Sauf erreur, Crepis capillaris, Crépis à tiges capillaires, Crépide capillaire
D
Daucus carota, Carotte sauvage
La carotte sauvage est une ombellifère qui se reconnaît à la présence d’une seule minuscule fleur sombre au centre de l’ombelle. Feuilles tri-pennées, Tiges vertes poilues (sans coloration violette ou rougeâtre). Feuilles froissées et racine ont une odeur caractéristique de carotte.
On la rencontre dans les prés, les chemins et les coteaux secs, en sols riches, chauds, ensoleillés, où elle fleurit de juin à septembre.
Elle s’adapte à son environnement : basse dans le petit pré régulièrement tondu, elle peut faire presque 1m en sol riche non fauché.
Riches en nectar et en pollen, les fleurs offrent le gite et le couvert aux abeilles solitaires, syrphes, guêpes, coléoptères (leptures, œdémères, téléphores), punaises arlequin, araignées, sauterelles, papillon (Machaon), chenilles de Machaon…
Les oiseaux apprécient les graines. Un vrai trésor pour la petite faune!
La racine est comestible et les graines en infusion ont des vertus médicinales mais attention de ne pas confondre avec la ciguë (Conium maculatum) qui est mortelle !
Dianthus carthusianorum, Œillet des Chartreux
Une touffe de feuilles de 10 cm et de longues tiges fines et raides portant au sommet des bouquets aplatis de fleurs simples, rose vif. Floraison en juin-juillet.
Il pousse en sol drainé, pas ou peu acide, au soleil ou à mi-ombre.
E
Eranthis, également appelé Aconit d’Hiver, Helloborine jaune
Petite plante bulbeuse qui fleurit très tôt en fin d’hiver, en même temps que les perce-neige! Les fleurs solitaires aussi jaunes que des boutons d’or, portées par de courtes tiges, s’épanouissent presque au ras du sol, comme posées sur une collerette de feuilles vertes.
Elles ne s’ouvrent complètement qu’en plein soleil et se referment la nuit ou les jours gris.
Elles se naturalisent facilement dans les sous-bois clairs, en sols frais et forment progressivement de larges tapis fleuris.
Erodium cicutarium, Érodium commun, communément appelée Bec-de-grue à feuilles de ciguë. Les amérindiens la consommaient crue ou cuite.
F
Ficaria verna, Ficaria ranunculoides ou Ranunculus ficaria, ficaire fausse-renoncule (clic)
Les feuilles en cœur apparaissent en hiver et forment des tapis denses (H 5 à 20 cm). Floraison de mars à mai, avec des petites fleurs jaune vif.
Elle colonise les sous-bois frais, les bords de rivières, les fossés, les prés ou le pied des haies, empêchant toute concurrence (effet allélopathique, inhibant envers les autres plantes).
Elle indique souvent un sol neutre, riche mais mal drainé.
Comme c’est l’une des premières fleurs après l’hiver, elle est intéressante pour les butineurs.
A la fin du mois de mai, la plante fane et disparaît jusque l’année suivante.
La toxicité de la ficaire est relative et dépend du stade de développement de la plante.
Elle contient de la proto-anémonine, une substance qui est irritante pour les muqueuses et dont la teneur augmente pendant et après la floraison.
Mais on peut consommer le jeune feuillage avant la floraison car à ce stade sa teneur est encore assez faible dans les feuilles. Goûtez donc seulement les jeunes feuilles, dans une salade mixte ou ciselées dans du fromage blanc, pesto et vinaigrettes…
G
Sauf erreur de ma part, Galium mollugo, Gaillet mou, Caille-lait blanc
Galium verum, Gaillet Jaune
Des corymbes de petites fleurs jaunes. Tige fine portant des feuilles fines et linéaires, ressemblant aux aiguilles de l’if.
Des géraniums sauvages… Le géranium molle et le géranium rotundifolium fréquentent les mêmes milieux. Ils aiment la chaleur et colonisent les cultures, les prairies, les bords des routes et les terrains vagues. Plante indicatrice de sols très azotés.
Tous deux ont des feuilles assez rondes et palmatifides (souvent alternes chez G. molle tandis qu’elles sont opposées chez G. rotundifolium).
Le Géranium mou (Geranium molle). Tige poilue. Petites fleurs à 5 pétales échancrés. Feuilles douces, rondes, souvent alternes, palmatifides, en cinq à sept lobes, chaque lobe étant lui même divisé en trois à son extrémité.
Geranium rotundifolium (Géranium à feuilles rondes). Feuilles palmatifides, plutôt rondes, opposées. Fleurs dont les pétales ne sont pas (ou très peu) échancrés, avec un bord presque droit.
Glechoma hederacea, Lierre terrestre, (clic) une vivace rampante qui se plait à l’ombre. En tisane, ses feuilles soulagent les affections pulmonaires (toux, asthme, bronchite..).
H
Hieracium murorum, Épervière des murs
Hypochaeris radicata, la porcelle enracinée, plante herbacée vivace à fleurs jaunes, de la même famille que le pissenlit. Les tiges florales mesurent généralement entre 30 et 70 cm de haut. Les rosettes de feuilles velues sont plaquée au sol passent sous les lames de la tondeuses et résistent bien au piétinement.
Grâce à son système racinaire pivotant bien développé, elle s’adapte très bien à la sécheresse et au soleil. Elle pousse dans les champs, prairies, chemins, talus, dans le sable ou entre les pavés des trottoirs…
Toxique pour les chevaux.
L
Lamium purpureum, lamier pourpre.
Annuelle comestible, médicinale. Hauteur 10 à 20 cm, Tige carrée. Floraison pourpre de mars à novembre-décembre
Les feuilles aromatiques dégagent une odeur poivrée quand on les froisse. Elles sont entières dentelées, et velues, vertes en bas de la tige, elles prennent une couleur pourpre dans la partie supérieure de la plante.
Il est une source importante de pollen et de nectar pour les abeilles et autres insectes, qui ont moins de nourriture à disposition en mars-avril.
Le lamier pourpre est comestible. Il contient beaucoup de fer et autres sels minéraux.
Les feuilles et les sommités fleuries peuvent être ajoutées aux salades ou hachées, pour agrémenter les sauces (léger goût de champignon). On peut aussi le manger cuit, sauté à la poêle (beignets, omelettes, soupes).
Les fleurs sont également utilisées pour préparer des tisanes contre la bronchite.
Les feuilles lavées et broyées sont un excellent désinfectant et cicatrisant, en cataplasme sur les plaies.
Leucanthemum vulgare Lam., Marguerite commune
Lotus corniculatus, Lotier Corniculé
M
Malva alcea, mauve alcée
Matricaria chamomilla, Camomille Sauvage, Matricaire Camomille, Petite Camomille
Medicago arabica, La luzerne d’Arabie ou luzerne tachetée
Medicago lupulina, Luzerne Lupuline
O
Origanum vulgare, Origan commun, Marjolaine Sauvage
Comestible, on l’utilise comme condiment.
Plante à la tige carrée (famille des labiacées). Les feuilles froissées dégagent une odeur agréable. Feuilles entières, d’abord allongées puis devenant plus rondes lorsqu’elles grandissent. Tiges et rameaux rougeâtres et poilus. Bords des feuilles poilus si on regarde à la loupe.
Facile à identifier quand elle est en fleurs (juillet-septembre): Corolles à deux lèvres, fleurs bicolores (rose pâle à calice pourpre) disposées en groupes arrondis, aux extrémités des tiges.
P
Papaver dubium, Pavot Douteux, Petit coquelicot
C’est un cousin du Pavot somnifère, proche du Coquelicot mais beaucoup plus petit (hauteur 30-60 cm avec des corolles de 2 à5 cm de diamètre), de couleur plus claire et ses 4 pétales ne se chevauchent pas. Ses capsules de graines sont bien plus longs que larges.
Il pousse dans les terres meubles et les anciennes friches. La floraison a lieu de mai à juillet.
Plantago lanceolata, Plantain Lancéolé
Potentilla indica (anciennement Duchesna indica), fraisier des Indes, fleurs jaunes, faux-fruits dressés au goût insipide, consommation déconseillée!
A ne pas confondre avec les fraises des bois !
Primula veris, Primevère officinale
Prunelle, brunelle
R
Ranunculus acris, Renoncule âcre, bouton d’or
S
Salvia pratensis, sauge Commune, Sauge des Prés
Sanguisorba minor, Petite pimprenelle, aromatique sauvage méconnue. Les feuilles ont un goût qui rappelle celui du concombre, s’utilise pour agrémenter les salades.
Silène vulgaris, Silène enflé, Silène commun
Stellaria media L., Stellaire intermédiaire, également appelée le Mouron blanc ou la Morgeline,
T
Trifolium campestre, Trèfle Couché, Trèfle Champêtre
Trifolium pratense, Trèfle des prés,
Une véritable bénédiction pour les sols car il structure et enrichit le sol. Il reste vert toute l’année et nourrit les butineurs…
Trifolium repens, Trèfle blanc
V
Veronica persica, la véronique de Perse
De mignonnes petites fleurs bleu pâle striées de bleu plus foncé, et de belles petites feuilles persistantes, ovales et dentées…
Cette adventice pousse sur tous les types de sols cultivés ou en friche, au bord des routes et dans les prés, le plus souvent au soleil mais aussi à mi-ombre.
Viola reichenbachiana., violettes des bois
Viola odorata, violettes des bois, violette odorante
Ces plantes spontanées sont souvent considérées comme indésirables au jardin d’ornement car elles se multiplient abondamment, au point de devenir envahissantes.
Mais voyez, il y en a de bien jolies que l’on tolère volontiers dans les coins ensauvagés du jardin, puisque leur floraison, et souvent leur feuillage, ne manquent pas d’intérêt !
FORMIDABLE ! Merci mille fois pour ce magnifique article !
J’enregistre !
J’ai reçu l’accord de ma commune pour « rétablir » une petite pelouse de flore indigène, comestible ou médicinale.
Vous me donnez là une bonne liste dont m’inspirer.
C’est un beau projet !
Ravie d’avoir pu vous aider un peu…
On verra ce que ça pourra donner : cet accord n’a même pas 15 jours …
☺️
Très bel article très intéressant merci
Merci pour ce petit lexique ( mais grand travail !). Très intéressant, je vais pouvoir donner un nom à ces fleurs sauvages !
Véronique
C’est magnifique, votre reportage est excellent nous allons pouvoir
Mettre un nom sur ses plantes qui parfois nous envahissent !!!!!!
Merci j’aime beaucoup votre blog de qualité
Merci de rendre à toutes ces belles sauvageonnes une identité et un hommage! C’ est une démarche précieuse…
Très bel article, un énorme travail en amont.
Merci
marie
Bravo pour ce document; je le copierai en pdf, car j’ai parfois des visiteurs dans le parc nature ici ou le sentier Couleurs/Senteurs/Saveurs de Goesnes et il sera très utile. Dany
Merci pour cette liste non exhaustive de nos plantes qui poussent spontanément et généralement mal aimées; mais les choses sont en passe de changer, notamment grâce à un article comme le vôtre : il est grand temps de mieux apprécier ce que la nature nous donne!
Le terme « mauvaise herbe » n’a aucun sens écologique ni botanique ! La nature ne créé aucune mauvaise herbe, ni aucune espèce nuisible. Toutes les espèces sauvages sont le fruit de l’évolution. Elles sont donc parfaitement en équilibre avec leur environnement et participe à l’équilibre global.