Après un tour du jardin matinal avec mon appareil photo, j’ai trouvé ce frelon européen mort, sur la terrasse…
L’occasion d’observer de très près un insecte dont on ne s’approche pas trop volontiers habituellement.
Il lui manquait la moitié de l’abdomen. Que lui est-il arrivé?
Une grosse guêpe!
La plupart d’entre nous ont plus peur du frelon que de la guêpe commune car il est carrément deux fois plus gros!
En effet, le frelon européen est la plus grosse guêpe de chez nous! Noir et roux, avec aussi des rayures jaunes et noires sur l’abdomen.
Mais notre crainte est souvent excessive car contrairement à sa réputation, il est moins agressif que les « vraies guêpes » et bien que sa piqûre soit plus douloureuse, elle n’est pas plus dangereuse.
Néanmoins, comme pour les abeilles, il convient de ne pas s’approcher trop près du nid (respecter une distance de sécurité de 5 m). Le frelon est généralement un insecte pacifique qu’il suffit de ne pas effaroucher par des gestes brusques. Ignorons-le et il fera de même!
On les observe d’avril à octobre. Les ouvrières mesurent entre 18 et 25 mm, les mâles entre 21 et 28 mm et les reines peuvent atteindre jusqu’à 35 mm.
Quoi, ma gueule?
Autant je tremble devant certains gros plan d’araignées, autant je trouve que vu de près, ce frelon a une bonne tête!
Les trois points noirs disposés en triangle sur son front sont des organes sensoriels qui en font un très bon chasseur! Ces 3 ocelles (ou stemmates) servent à enregistrer les changements rapides de lumière et jouent le rôle d’organes stimulateurs, mettant le système nerveux en éveil. Ainsi, l’insecte réagit rapidement à ce qu’il voit avec ses yeux composés.
Qu’est-ce que tu mange?
Il est essentiellement insectivore : mouches, guêpes, abeilles, sauterelles, libellules, ainsi que chenilles et araignées.
Pour nourrir son couvain, une colonie bien développée peut capturer 500 g d’insectes par jour.
Les ouvrières adultes se nourrissent fréquemment de fruits mûrs, même tombés ou pourrissants, de matières carnées abandonnées et d’autres produits sucrés.
Lors de la cueillette, attention à ne pas saisir à pleine main un fruit qu’elles sont en train de manger!
Au printemps, on en voit parfois qui semblent ronger des écorces comme celle des bouleaux par exemple. C’est généralement une jeune femelle ou un groupe d’ouvrières qui prélèvent des fibres de bois pour fabriquer leur nid en « papier mâché ».
A la fin de l’été, les ouvrières se mettent en quête de nourritures protéinées et sucrées pour ravitailler les jeunes reines qui seront les seules à passer l’hiver. On les voit alors décortiquer les rameaux de certains arbustes pour récolter la sève.
Les survivantes…
Au printemps, une reine fondatrice construit un nid en papier mâché (fibres végétales mâchées) abritant les premières alvéoles où elle pond les premiers œufs.
Après éclosion des larves, elle les nourrit elle-même jusqu’à la mue. Quelques semaines après, ces premières ouvrières matures prennent le relais: elles entretiennent le nid et nourrissent les larves tandis que la fondatrice continue de pondre.
Les nids comprennent en moyenne 1500 alvéoles réparties sur 5 à 10 étages. Ils mesurent environ 60 x 30 cm. La couleur et les motifs varie selon la fibre végétale collectée par les ouvrières.
Ils sont le plus souvent construits en hauteur dans des arbres creux, mais ils peuvent parfois être dans un tas de feuilles, un compost ou dans une anfractuosité au niveau du sol ou dans des murs de pierre sèche, voire sous la charpente dans les greniers.
Plus la bonne saison est longue, plus les colonies seront développées et plus les nids seront volumineux en fin de saison.
En automne, la colonie atteint son apogée, des mâles naissent et fécondent les jeunes femelles, prélude du cycle suivant.
Toute la colonie meurt aux premiers froids automnaux, sauf les jeunes femelles fécondées qui hibernent pour fonder de nouvelles colonies au printemps.
Septembre arrive… Bientôt, les jeunes femelles iront se cacher dans des endroits abrités pour passer l’hiver…
Il ne me semble pas très sympathique !
Bonne fin de semaine.
Il a une bonne bouille pourtant! 😉
Comme cet animal est bien fait avec sa tête robocop …extraordinaire
J’ai eu la chance d’en avoir un nid dans ma grange l’année passée et de pouvoir les observer. Contrairement à une croyance répandue, ils ne nous ont jamais causé le moindre problème. Malheureusement, des personnes qui travaillaient à la rénovation de la maison ont par 2 fois jeté une brique sur leur nid, en détruisant à chaque fois une partie que les pauvres insectes réparaient courageusement. Une fois de plus, les seuls vrais nuisibles étaient les humains et leur ignorance. Cette année elles ne sont plus revenues.
Les fondatrices sont de très belle taille et peuvent atteindre les 40 mm. J’en ai eu une cette année, impressionnante, mais elle avait décidé de s’installer dans le comble au dessus du chien-assis, impossible de la laisser faire. Mais rien n’a réussi à la persuader de partir installer sa colonie ailleurs (fumée, thym, etc.) donc j’ai dû me résoudre à faire intervenir quelqu’un. Plusieurs centaines de frelons nichant juste au-dessus d’une fenêtre, ce n’était pas possible, nous les aurions immanquablement dérangés et cela se serait traduit par des désagréments pour le moins piquants.
Bonjour. Nous avons détecté un nid de frelons européens dans un espace en dessous d’une tuile de notre toit. Comme le frelon tue les abeilles, ne vaut-il pas mieux faire détruire le nid et ses occupants ?
Personnellement, je n’interviendrais que si la localisation du nid peut poser problème (si c’est près d’un velux d’une chambre par exemple, ou si les tuiles et/ou l’isolation du toit peuvent subir des dégâts).