En ce jour de fête des mères, je pensais fort à Grany, ma belle-maman, à son jardin et ses magnifiques rosiers. Fantin Latour était l’un de ses préférés. Comme je comprends qu’elle ait pu succomber au puissant parfum et aux jupons très doubles de ces belles fleurs rose tendre, pâlissant peu à peu, qui laissent apercevoir un petit œil vert au cœur !

Des fleurs…

C’est un rosier non-remontant mais qui offre durant un mois une floraison exceptionnelle.
Les tiges portent des bouquets pouvant compter de 4 à 10 fleurs, exhalant ce parfum sucré, caractéristique des rosiers centfeuilles.
On savoure pleinement cette généreuse floraison, aux alentours du mois de juin, car on sait qu’il faudra ensuite attendre 11 mois pour y assister à nouveau.

Y-a-t-il meilleure raison pour lui rendre visite plusieurs fois par jour, afin de plonger le nez dans ses quartiers très doubles, en larges coupes de 9 cm, d’un rose doux devenant presque diaphane à l’épanouissement.

Des feuilles et des aiguillons…

Ses longs rameaux rigides, très ramifiés, sont parsemés de gros aiguillons acérés.
Ce rosier ample au port souple est couvert d’un abondant feuillage à 5 folioles, vert foncé, légèrement luisant, parfois sensible à l’oïdium.

Un arbuste…

Il forme un bel arbuste souple, vigoureux et compact d’environ 150-160 cm.

Il me semble que Grany avait choisi de le guider en petit grimpant de 180 cm, sur un joli support en fer forgé.

Dans de bonnes conditions, il peut paraît-il atteindre 4 m de haut si il est palissé sur un support.

Un hommage…

Les rosiers centifolia ou «roses des peintres », sont des rosiers anciens, très parfumés, dont les roses bien pleines sont représentées sur les toiles des maîtres hollandais du 17ème siècle.  Celui-ci a été baptisé en l’honneur du peintre français Henri Fantin-Latour (1836-1904), qui a peint de nombreux tableaux avec des roses.

Plantation

Le rosier Fantin-Latour convient en isolé, en massif ou en haie (un pied par mètre carré), de préférence sous climat frais car en climat chaud et sec, il s’avère sensible à l’oïdium.

Idéalement, plantez vos rosiers à racines nues entre octobre et mars (hors périodes de gel). Mais on peut planter toute l’année les rosiers en conteneur, à condition d’arroser régulièrement pour aider à la reprise.

Le rosier apprécie un sol ordinaire, riche et frais mais bien drainé.
Evitez les sols calcaires (sauf avec le porte-greffe Laxa). Exposition soleil, mi-ombre.

Conseils d’entretien

Taille : Les rosiers non-remontants, c’est-à-dire qui ne fleurissent qu’une seule fois durant environ 1 mois, fleurissent sur les rameaux de l’année précédente. Fantin Latour n’offre pas de fructification intéressante. On le taillera donc légèrement après la floraison, pour équilibrer sa forme (environ un tiers de la longueur des rameaux). De jeunes rameaux se développeront dans le courant de l’été, sur lesquels aura lieu la floraison de l’année suivante.
Sur un vieux sujet, on pourra supprimer en hiver ou au printemps, l’une ou l’autre vieille branche afin de rajeunir l’arbuste.

Un paillage organique en couverture du sol, au pied du rosier, permet de garder le sol frais et limite les herbes indésirables.

Arrosages : Son feuillage est parfois sensible à l’oïdium, un champignon qui apparaît soit en période de sécheresse, soit lors de fortes variations de températures (nuits fraîches, journées chaudes).
En climat sec, il appréciera donc de copieux arrosages réguliers, mais sans mouiller le feuillage. Je recommande d’arroser de préférence tôt le matin pour que les racines aient le temps de profiter de l’eau avant les fortes chaleurs de la journée. Un arrosage tard le soir est possible aussi mais je pense que cela risque de favoriser l’oïdium car une partie de l’eau s’évapore au contact du sol encore chaud et le rosier reste alors dans une atmosphère humide durant la nuit…

Amendement : Idéalement, un apport de compost bien mûr ou de fumier de cheval composté, en hiver, puis un apport d’engrais spécial rosier, bien dosé en potasse, en fin d’hiver (mars).  Une terre bien nourrie permet au rosier de bien résister aux maladies.