Dans le petit pré derrière chez moi…

Tous les jours, j’emmène Nala jouer ou simplement s’allonger sur l’herbe dans le petit pré derrière chez moi.
Et chaque jour, j’observe et je m’émerveille devant toutes ces jolies petites plantes indigènes qui fleurissent à tour de rôle au fil des semaines, témoins discrets mais néanmoins remarquables du lent passage des saisons… Elles sont si précieuses en ce moment pour les butineurs, alors que les fleurs mellifères et nectarifères sont encore rares.

En janvier et février, ça a commencé avec les perce-neige, les eranthis, les crocus…
En mars, les crocus, les narcisses botaniques, les tulipes botaniques, les primevères, les pâquerettes, les ficaires fausses renoncules, le lierre terrestre, les violettes,…
En avril, les cardamines des prés, le lamier pourpre, les primevères, les violettes encore… et bientôt les fleurs de trèfles, les pissenlits,… Et puis, et puis, on verra ce que la nature me réserve comme surprises après!

Les premiers perce-neige pointent leur nez en janvier

Vous le sentez ce frémissement sous la terre?…

Premiers soleils de l’année!…

Eranthis
Perce-neige
Crocus
Violette des bois
Pâquerettes et ficaire fausse-renoncule
Violettes blanches
Violettes blanches
Violette des bois (Viola reichenbachiana je crois)
Lierre terrestre
Viola, violette sauvage, violette des bois (Viola reichenbachiana je crois)

Pâquerettes et primevères
Cardamine des prés
violettes des bois (sauf erreur, Viola reichenbachiana)
Feuillage de la ficaire fausse-renoncule
Lamier pourpre (lamium purpurea)
La Primevère officinale (Primula veris)

Tondre tôt… ou tard!

Ces fleurettes qui poussent dans les pelouses sont très appréciées des insectes pollinisateurs qui n’ont pas encore grand chose à butiner au sortir de l’hiver (abeilles, bourdons, papillons, syrphes…).
Les racines profondes aèrent le sol et le trèfle mélangé aux graminées du gazon leur assure un apport d’azote bénéfique pour une herbe bien verte…

Quelques violettes sauvages, des bulbes précoces, des pâquerettes, du trèfle ou la cardamine des prés gêneraient-elles vraiment la déambulation au jardin au tout début du printemps?

Si votre pelouse est un simple pré tondu, il suffit de reporter la première tonte de l’année à la seconde moitié du mois de mai (à adapter selon le climat!) pour permettre à toutes ces fleurs de s’épanouir et d’annoncer les beaux jours en fanfare!
Les bulbes fanés auront eu le temps de refaire des réserves pour l’année suivante.
De toute façon, quand les températures sont encore fraîches, la pelouse ne pousse pas fort.

Difficile de prévoir quelles plantes pousseront spontanément dans un terrain, car cela dépend de la nature du sol, de l’orientation, de la région et du climat,… Evidemment, ce ne sont pas toujours celles que l’on espérait…
Mais beaucoup d’entre elles sont des plantes bioindicatrices qui nous donnent de précieuses informations sur le terrain qui les accueille.

Chez soi, on peut bien sûr enlever les indésirables, comme les chardons, les orties ou les pissenlits, si on n’est pas prêt à les tolérer au jardin d’agrément (bien qu’elles soient très intéressantes pour la petite faune!).

Mais à part cela, qu’il est bon de porter un regard nouveau et bienveillant sur les sauvageonnes qui poussent dans le gazon et qui ne sont finalement pas les « mauvaises herbes » que l’on croit…

Viola, violette sauvage, violette des bois

Et après? Quel entretien?

  • Tondez à partir de mi-mai, ou un peu plus tôt, ou un peu plus tard, selon votre région et climat, et à vous de voir en fonction des fleurettes qui y poussent à ce moment là!… C’est votre jardin après tout!
  • Déculpabilisez! Ce n’est pas de la paresse de reporter la première tonte de quelques semaines! C’est juste une prise de conscience…
    Entretenir un carré de gazon impeccable n’est pas une sinécure. Tant de temps, d’énergie et d’argent dépensés pour que pas une « mauvaise herbe » ne gâche le tapis vert aseptisé… véritable désert écologique!
  • Idéalement, ne tondez pas trop souvent, et surtout pas trop court… Toutes les 2 ou 3 semaines c’est plus que suffisant, selon la météo… Mais vous faites comme vous voulez en fonction de l’usage que vous en avez!
  • Ne tondez jamais en période de sécheresse et canicule, ni en période de gel!
  • Lorsque vous tondez, commencez toujours par le milieu de votre pelouse, en élargissant le cercle progressivement, de façon à ce que les insectes puissent s’enfuir et rejoindre les bords plutôt que de se retrouver piégés au centre.
  • Observez, admirez, émerveillez-vous, partagez avec les enfants, éveillez-les à la vie, à la microfaune, découvrez l’utilité des insectes auxiliaires… Les abeilles, les bourdons, les papillons, les coccinelles, les syrphes, les petits coléoptères…

Bien sûr, j’ai adoré marcher pieds nus sur le frais gazon bien taillé du jardin de Berchigranges! On aurait dit une moquette douce et moelleuse! Elle mettait admirablement en valeur les massifs du jardin.

Mais n’est-il pas tout aussi agréable de s’allonger dans l’herbe tendre, les doigts de pieds en éventail au milieu des fleurettes, pour chercher des formes dans les nuages, dès les premiers beaux jours?…

Bon, après, si on veut aller plus loin dans la démarche, on peut bien sûr opter pour de la tonte différenciée sur une parcelle du terrain mais cela est un autre sujet…

Semer et planter des fleurs dans sa pelouse

Si vous avez envie d’un gazon fleuri jusqu’au printemps, il est possible d’y planter ou semer des fleurs…
Je ne parle pas ici de semer une prairie fleurie, ce qui demanderait une préparation du sol et ne permettrait pas de profiter de cette zone pour l’agrément durant la période estivale… mais bien de semer et planter quelques fleurettes directement dans son gazon.

Des fleurs d’allure champêtre, qui supportent une tonte régulière… (Selon le climat et la région, on pourrait se contenter de moins de 8 tontes par an).

Une fois les tulipes fanées, ainsi que leur feuillage, le bulbe se cache sous terre jusqu’au printemps suivant. La tonte régulière ne les dérangera donc pas le moins du monde!

Quelles plantes?

Semez des fleurs adaptées à votre terrain. Celles qui se plairont là se ressèmeront spontanément, les autres disparaîtront.
Dans la plupart des cas, pâquerettes, trèfles et pissenlits ne se feront pas désirer. Ce sont les plus communes, elles arrivent souvent sans y avoir été invitées.

les pâquerettes dans la pelouse
les pâquerettes dans la pelouse

Plantez des bulbes botaniques précoces : crocus tommasinianus, tulipes, perce-neige, narcisses,… Ils ne gêneront pas du tout le développement des graminées de la pelouse puisqu’ils entrent en dormance tout le reste de l’année.

Premiers perce-neige
crocus tommasinianus

On peut aussi accueillir des annuelles et des vivaces indigènes, surtout dans les grands espaces ou les coins ingrats du jardin :

– le microtrèfle est d’ailleurs de plus en plus semé en remplacement des graminées du gazon, car il résiste mieux aux sécheresses estivales!
– les violettes odorantes (viola odorata)
– la cardamine des prés (Cardamine
– les primevères (primula veris ou primula vulgaris)
– l’achillée millefeuille (Achillea millefolium)
– la brunelle (Prunella vulgaris)
– le lierre terrestre (Glechoma hederacea)
– la bugle rampante (Ajuga reptans)
– du lamier pourpre (lamium purpurea)
– de la capselle (Capsella bursa-pastoris)
– de l’épervière orangée (Hieracium pilosella aurantiaca)…

Tulipes et crocus
Tulipes à floraison précoce, violettes des bois et pâquerettes
Tulipes précoces
Crocus
La Primevère officinale (Primula veris) , coucou
Narcisse et crocus

Quand?

Le mieux est de procéder en fin d’été, quand ces fleurs se ressèment spontanément en faisant tomber leurs graines à leurs pieds ou emportées par le vent… Ainsi, on respecte leur cycle naturel. Les pluies d’automne favoriseront la levée de certaines graines. D’autres, qui ont besoin d’une période de froid pour germer, démarreront après les gelées hivernales.

L’automne est aussi le moment adéquat pour planter tous les bulbes printaniers.

Où?

Partout si vous en avez envie! 😉

Ou alors seulement pour remplacer l’herbe dans les endroits ou elle a du mal à pousser…
Plutôt que de s’échiner à essayer de faire pousser du gazon là où la nature n’en veut pas, laissez la mousse couvrir le pied de cet arbre en zone humide, c’est si joli la mousse!…
Ou alors installez-y un peu de lierre terrestre, quelques fougères, du muguet et des perce-neige!
Remplacez l’herbe par du thym serpolet (Thymus serpilum) ou de l’origan (Origanum vulgare) en terrain caillouteux, en plein cagnard…

 

Note : je ne vends ni les graines, ni les vivaces, ni les bulbes… Je ne vends rien en fait! 😉
Reportez-vous à la liste des bonnes adresses…👉

7 commentaires sur “Dans le petit pré derrière chez moi…

  1. voilà un tableau un peu idyllique , car une pelouse presque indemne de ces petites fleurs est plus facile à entretenir J’ai fait la bêtise de planter qq pieds de pâquerettes et de primevères parce que je trouvais cela joli, elles ont mis 2 ans à s’installer, mais maintenant elles ont tout envahi , il n’y a presque plus de pelouse et quand ces fleurs sont fanées et qu’il ne reste plus que les feuilles ce n’est pas joli joli
    oui si vous avez une très grande pelouse , mais si elle fait moins de 200m2, je ne le conseille pas

    1. Sûr que certaines sauvageonnes envahissantes sont plus à leur place dans de grands espaces et dans des jardins où l’herbe est de la prairie tondue, plutôt que dans les gazons fraîchement semés…
      En revanche, quelques bulbes botaniques dans une pelouse ne devraient pas gêner le développement des graminées.
      Je n’ai que 75m2 de pelouse dans mon jardin et je suis ravie d’y retrouver des pâquerettes, du trèfle et quelques pissenlits…

  2. Malo , attention aux pâquerettes, très jolies certes mais très envahissantes et cette année si tu regardes en ville les surfaces de pelouse tu pourras le constater, choisir plutôt des petits bulbes beaucoup plus sages

  3. J’adore toutes ces sauvageonnes et plus ça va, plus je les laisse pousser chez moi. Les paquerettes sont adorables et ne gênent absolument pas les brins d’herbe. J’ai aussi la ficaire par endroits, du lierre terrestres dans d’autres coins, des pissenlits, bien sûr. C’est un régal de voir les premières butineuses sur ces fleurs. Aidons les butinueses avant qu’elles ne disparaissent. Après il sera trop tard. Vive la biodiversite et les jardins naturels. Ce n’est pas incompatible avec les roses et autres bijoux de créateurs. Merci Malorie pour cet article avec lequel je suis tout à fait en phase.

  4. Moi, je fais un peu les deux car mon terrain est grand et je n’ai pas le temps de tout fignoler donc il y a quelques pâquerettes que je laisse mais elles ne sont pas envahissantes. Beaucoup de violettes qui sentent trés bon. Pour les pissenlits j’enlève seulement les fleurs fanées pour limiter leur extension.
    Les ‘mauvaises herbes’ ont la particularité d’être des plantes qui se multiplient rapidement ( beaucoup de graines produites, plantes qui ont souvent un système racinaire important, très peu exigeantes etc…) et donc peuvent aller envahir toutes les zones du jardin et aussi mon allée gravillonnée aussi là je ne les laisse pas pousser ! Pas de désherbant mais de l’eau bouillante.
    Pour les bulbes dans la pelouse, c’est très sympa mais n’en ai pas chez moi. Par contre, j’ai vu hier au château de St Jean de Beauregard (fête de plantes ce week-end ) des fritillaires dans une pelouse à l’ombre des arbres et j’ai trouvé cela joli.
    Voila, voila.
    Bon jardinage!

  5. Bonjour,j’ai de plus en plus de fleurs sauvage qui poussent dans mon jardin,car j’ai appris,et j’apprend encore,avec le temps à observer la nature,qui est si merveilleuse et chaque années passées,nous montre que l’homme doit s’adapter à elle et non l’inverse.

  6. C’est toujours particulier de donner des conseils généraux.
    À la maison près de Tours, les tontes de pelouse commencent toujours la dernière semaine de février. En quarante ans de gestion du terrain j’ai vu une coupe au 15 janvier et à l’époque je travaillais exclusivement en éjection latérale. Depuis deux ans je suis en mulching exclusivement. Les coupes de printemps sont à 50 mm et avant l’été je remonte sur des valeurs comprises entre 60 et 80 mm. La hauteur de l’herbe favorise l’aspect vert du gazon étant entendu qu’il n’y a que l’apport de l’eau des nuages.
    Les adventices sont largement tolérées sauf certaines à feuilles larges et racines pivots qui sont retirées à la gouge.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *