Brise-vue, comment protéger son jardin des regards indiscrets?

Même quand on s’entend bien avec nos voisins, et même si on n’a rien à cacher aux passants, on aime avoir un peu d’intimité chez soi, pour lire tranquillement, se pencher sur ses salades ou faire la sieste les doigts de pieds en éventail!
Or, il est rare d’avoir un terrain sans aucun vis-à-vis! (et de ce côté là moi je suis servie, cernée de toutes parts!). Mais il existe plein de jolies façons de se protéger des regards indiscrets afin de pouvoir profiter de son jardin en toute quiétude.  La solution choisie contribuera grandement au style du jardin et dépendra aussi du temps que l’on accepte de consacrer à son entretien

Se cacher avec des plantes

La légèreté des graminées

Cette semaine, des clients gênés par un vis à vis devant leur baie vitrée, m’ont soufflé qu’ils avaient pensé à une haie de graminées…
Réfléchissez-y bien car si une haie faite de miscanthus forme une belle vague verte tout l’été, elle ne remplit pas sa fonction toute l’année puisqu’on les taille à ras chaque fin d’hiver!
Il faudra donc attendre à nouveau que le feuillage aie suffisamment poussé jusqu’à atteindre sa hauteur maximale, en été.

des graminées en brise-vue, chez Serge R.

La sobriété d’une haie monospécifique

Une haie stricte, composée d’une seule variété d’arbustes, se prête bien aux lignes sobres et épurées, elle souligne les perspectives.
Ma préférence va au charme (feuillage marcescent) mais on peut aussi choisir le if par exemple (persistant).
Notez que le hêtre supporte moins bien la sécheresse de ces derniers étés.

Mais ce type de haie doit être taillé régulièrement et de façon rigoureuse, avec un taille-haie. L’entretien est donc assez contraignant et le matériel lourd.

Attention, en théorie, si elle ne dépasse pas 2m de hauteur une fois adulte, ce type de haie peut être planté à seulement 50 ou 60 cm de la mitoyenneté mais je vous conseille de prévoir dès le départ un espace suffisant de part et d’autre pour pouvoir la tailler facilement! Il arrivera un jour où vous devrez vous faufiler avec un taille-haie, tout du long!

une haie de hêtres pourpres au Jardin des Aiguillons  à Russeignies   

Prévoyez un espace suffisant à l’arrière de la haie pour pouvoir aller la tailler facilement…

une haie stricte: un espace suffisant a été prévu entre la haie et la clôture, pour pouvoir la tailler facilement
une haie de saules crevette saule crevette (salix hakuro Nishiki)
une haie monospécifique de saules crevette (salix hakuro Nishiki). C’est original, on les voit rarement sous cette forme!

Moins carrée, la haie de rosiers rugueux sera en même temps brise-vue et défensive, avec ses épines!

une haie de rosiers rugosa

Les haies champêtres et haies fleuries, composées d’un mélange d’arbustes.

Dans mon jardin, j’ai opté sans hésiter pour une haie fleurie. Des arbustes persistants et/ou des arbustes caducs, en mélange, pour avoir des floraisons et fructifications à différents moments de l’année, prolongent l’intérêt de ce type de haie.   (lire mon article sur les haies champêtres et sur les haies libres fleuries et des arbustes à baies pour les oiseaux)

La taille des arbustes est plus légère, pour qu’ils gardent un port naturel.
L’entretien est moins contraignant car on n’a pas besoin d’un lourd taille-haie. Les arbustes sont taillés individuellement, à des saisons différentes, mais dans l’ensemble une taille annuelle pour chacun sera suffisante.
Comme on laisse les arbustes prendre un port libre et naturel, il faut dès le départ prévoir de la place pour chacun: les arbustes sont plantés plus espacés les uns des autres et aussi plus éloignés de la clôture. La haie prend donc beaucoup plus de place en largeur.

Attention, les végétaux de plus de 2m de haut doivent être plantés à minimum 2m de la limite de propriété.
Mais même si vous décidez que votre haie libre ne dépassera pas 2m de hauteur, je vous conseille de planter les arbustes à au moins 120 cm de la mitoyenneté pour qu’ils aient assez de place.

cotinus et cornus à bois coloré dans une haie

Le tressage en osier vivant

La création d’une barrière en osier vivant est beaucoup plus technique mais le résultat en vaut la peine!
Le fin feuillage procure un ombrage léger et intimise un petit coin repos…

haie, tressage en osier vivant, saule tressé, chez Sandrine M.
Willow Land Art – Le saule paysager (crédit photo @lenoirpierreyves Artiste), situé en Hesbaye
osier vivant (https://www.osiervivant.com)

Le bambou, japonisant et exotique

Une belle haie verte toute l’année, légère et mouvante avec la brise…
Il existe des variétés de bambous dits « non traçants » (fargesia), bien plus faciles à contenir que d’autres, mais qu’il faudra planter assez rapprochés les uns des autres dès le départ pour avoir un résultat efficace.
Personnellement, à ceux qui veulent vraiment des bambous, je ne recommande que ceux-là, et je leur suggère quand même de ne pas s’épargner la pose d’une barrière anti-rhizome, par sécurité 😉
Un autre conseil : adressez-vous à un professionnel Spécialiste des bambous  (voir dans ma liste de Bonnes adresses)

Je me dois de vous mettre en garde contre les bambous traçants qui peuvent devenir très très très envahissants!  Il est absolument indispensable d’installer correctement une barrière anti-rhizomes! Je vous conseille d’ailleurs de vérifier très régulièrement que les racines ne passent pas outre la barrière anti-rhizomes car les bambous auraient vite fait d’envahir votre pelouse ou le jardin des voisins!
J’ai vu cela plusieurs fois chez des clients qui me jurent pourtant avoir acheté à leur pépiniériste des bambous « non traçants »! Mais 15 ans plus tard, ils ne sont pas épargnés et la tâche est rude!

Dans tous les cas, si les rhizomes sont bien maîtrisés, l’entretien est limité : il suffit de supprimer les chaumes secs quand il y en a.
Le bambou ne se raccourci pas en hauteur.

haie de bambou

Plantes grimpantes: un rideau végétal

On peut faire grimper des plantes volubiles sur une structure : les caduques vous cacheront durant la belle saison et laisseront passer la lumière en hiver, quand elles auront perdu leurs feuilles.

La structure doit pouvoir soutenir le poids de la plante adulte. Une légère clématite sur un treillis en bois ou une ganivelle, du lierre ou un jasmin étoilé sur une clôture, une structure plus solide pour une glycine, du houblon ou un rosier grimpant sur des fils en acier galvanisés tendus entre deux poteaux…

clématis montana
une structure pour rosiers grimpants (photo prise dans le Jardin du partage)

Pour habiller une clôture, du lierre vert ou panaché vous fournira un feuillage persistant, opaque, sans prendre de place en largeur. Mais attention, la taille devra être régulière et il ne faut pas laisser les tiges courir sur le sol pour y prendre racine…

du lierre panaché recouvre la clôture. Planté entre pavés et tarmac, il ne risque pas de s’enraciner là où on n’en veut pas!
lierre sur une clôture haute, en brise-vue. Un travail minutieux au départ à mon avis, pour parvenir à aligner ainsi ces « troncs » bien droits en laissant le feuillage se développer uniquement au-dessus du mur!
lierre sur une clôture, en brise-vue
lierre grimpant sur une clôture

Le houblon grandira beaucoup plus rapidement que le lierre et peut aisément couvrir une surface de 5 à 10 mètres mais son feuillage est caduc. La floraison estivale est très parfumée.

houblon (humulus lupulus)

Un mur végétal, pour les petits espaces…

L’avantage du vivant, avec un encombrement minimum. (clic ici)
Idéal pour séparer deux terrasses mitoyennes dans les lotissements par exemple, ou pour cacher un vilain mur en parpaing.

mur végétalisé : un abris pour les moineaux
mur végétalisé

La prêle du Japon, en pot

Des tiges raides, verticales, très serrées, qui forment un rideau végétal persistant, de maximum 1m de hauteur + la hauteur du pot… C’est une plante de terrain humide qu’il faudra donc arroser régulièrement pour ne pas laisser sécher le substrat. lire mon article ici

prêles de l’Himalaya

Des arbres pour prendre de la hauteur

Plantés aux endroits stratégiques, les arbres permettent de se cacher tout en apportant un ombrage bienvenu pour se reposer!
Il peut s’agir de un ou deux arbres, juste pour cacher des vis-à-vis bien ciblés, ou d’un alignement d’arbres pour masquer un grand bâtiment.

Dans le jardin de ma pote-fleur Anne-Marie, le Catalpa bignonioides ‘Aurea’ a été placé de façon à ombrager la véranda en été, tout en cachant la vue plongeante depuis les fenêtres des voisins.
« Il est très joli avec ses feuilles dorées en forme de coeur et ses fleurs blanches qui ressemblent à des orchidées. Son feuillage apparaît tard et tombe tôt, ce qui permet de profiter des premiers et derniers rayons de soleil au printemps et en automne«  écrit-elle sur son blog.

Dans le jardin d’Anne-Marie, l’emplacement du Catalpa bignonioides ‘Aurea’ a été déterminé par la véranda qu’il ombrage en été  (crédit photo A-M Laboureur, https://amlaboureur.blogspot.com/)
Acer campestre ‘Anny’s Globe’ (crédit photo Anne-Marie Laboureur, blog https://amlaboureur.blogspot.com/
dans mon jardin, le saule tortueux dans le massif jaune, cache les velux de la maison de derrière
au centre de mon petit jardin, l’acer griseum…

Un alignement cachera un long immeuble disgracieux, où les fenêtres hautes de toutes les maisons d’en face, tout en atténuant le souffle du vent.

alignement d’érables avec une haie stricte en-dessous.

Pour ce type d’alignement, vous pourriez choisir par exemple des arbres qui ont naturellement une forme de boule : par exemple catalpa bignonioides Nana ou Acer platanoides ‘Globosum’ ou Acer campestre ‘Anny’s Globe’ ou liquidambar styraciflua Gumball ou pyrus salicifolia pendula…

des arbres en alignement (photo prise chez Michel C.) Attention, après plusieurs années, ces arbres boules peuvent devenir difficiles à tailler!

Des arbres palissés

Parfaits pour cacher les vues en hauteur, les arbres palissés peuvent être associés à un brise-vue installé plus bas comme une haie, un plessis ou des panneaux…
C’est la solution idéale que j’ai trouvée pour nous cacher de l’immeuble en face de la maison, dont les fenêtres offrent une vue plongeante sur le jardin. Ca marche aussi si vous voulez cacher les fenêtres du 1er étage de la maison des voisins.
Ici, placés au-dessus d’une palissade pleine, leur feuillage réduit aussi considérablement le vent qui s’engouffre dans le jardin en contournant l’obstacle en béton.

L’encombrement de ce type d’arbres est maîtrisé en hauteur comme en largeur donc on ne perd pas de place dans le jardin, mais il faudra une taille annuelle, au sécateur les premières années, pour la taille de formation, puis à la cisaille par la suite, quand le « rideau de verdure » sera là. Il faudra monter sur une échelle donc pas question d’avoir le vertige!

Même si on les plante à 2m de la mitoyenneté, on ne perd pas de place au sol et on sait planter un massif d’arbustes et de vivaces au pied. L’éloigner de la clôture permet en outre de poser une échelle de part et d’autre pour faciliter la taille.

Certains pépiniéristes se sont spécialisés dans la formation et la vente d’arbres palissés. La plupart des arbres ainsi formés sont caduques et ne fournissent donc pas un rideau opaque en hiver et au tout début du printemps. C’est idéal si on veut quand même profiter de la lumière, en tout début et en fin de saison… De toute façon, on est moins présents au jardin à ce moment là.
En persistant, on utilise le plus souvent le chêne vert.
Clic ici pour lire mon article sur mes tilleuls palissés

 

Les tilleuls palissés surplombent la vieille palissade en béton
plessis pour cacher les fenêtres basses, et pommiers palissés pour cacher les velux, chez Isabelle

Un arbre « parasol » ou un arbre à port pleureur

On peut aussi choisir un arbre formé en parasol ou pleureur, pour ombrager une terrasse tout en se protégeant des regards plongeant depuis un velux ou un balcon par exemple.

Pourquoi ne pas installer un fauteuil de jardin sous un un charme formé en parasol?

carpinus betulus formé en arbre parasol devant l’entrée de l’école horticole de Gembloux (section fleuristes)

Ou si vous disposez d’assez de place au sol, sous un arbre pleureur? Par exemple :
– un orme pleureur : Ulmus glabra Camperdownii, l’orme pleureur à feuilles de charme (6×6 m, soleil ou mi-ombre, sol frais, riche et profond), il forme à taille adulte une véritable tonnelle tellement le dessous de son branchage est vide.
– orme pleureur : ulmus glabra horizontalis
– un Sophora japonica Pendula (3x3m, exposition ensoleillée et abritée des vents forts, sol frais, profond et bien drainé. Il accepte également les sols pauvres). Arbre trapu et très dense, il formera une véritable tonnelle surtout s’il est greffé en tige. Sa croissance est assez rapide, mais ses proportions réduites lui permettent de prendre place même dans un petit jardin.
– un Betula pendula Youngii (8x10m, plein soleil au Nord et mi-ombre au Sud. Peu sensible au vent. Sol indifférent, avec une préférence pour les sols assez humides et riches. Souvent greffé en tige de manière à pouvoir circuler dessous une fois qu’il est arrivé à maturité. En hiver, il se démarque par son écorce marbrée de blanc et ses branches fines et très ramifiée voletant agréablement dès la moindre brise.
– un Pyrus salicifolia pendula (5x4m, plein soleil, sol bien drainant, pauvre et de préférence calcaire). C’est un poirier pleureur à feuille de Saule. Poirier d’ornement, il produira des Poires minuscules à l’automne et non comestibles. Ses branches compactes et fines offrent un rendu quasiment opaque même une fois les feuilles tombées. Floraison blanche en mai/juin 😉

une table, une chaise, à l’ombre bienfaisante de l’orme pleureur, Ulmus Camperdownii, dans le jardin d’Anne-Marie (crédit photo A-M Laboureur, https://amlaboureur.blogspot.com/)
l’orme pleureur, Ulmus Camperdownii, dans le jardin d’Anne-Marie (crédit photo A-M Laboureur, https://amlaboureur.blogspot.com/)

Des panneaux

Des panneaux en bois

Du plus classique au plus original, du plus rustique au plus contemporain, pour une occultation complète ou légèrement ajourés, il existe dans le commerce un tas de solutions différentes.
Si on n’a pas 2 mains gauches, on peut aussi bricoler des panneaux soi-même, dans l’esprit « récup », avec du bois de palette par exemple.
Le bois est un matériau naturel qui s’intègre dans tous les styles de jardin.

Il faut tenir compte du fait que des panneaux pleins ont une grosse prise au vent. Non seulement ils risquent de s’arracher mais en plus, le vent va contourner l’obstacle, créant inévitablement une zone de tourbillons de l’autre côté, à une distance deux fois supérieure à la hauteur du panneau. Il est donc préférable de choisir des panneaux ajourés si l’exposition est très venteuse! 

Notez que le bois naturel grise avec le temps, sans que cela ne réduise la durée de vie des panneaux.
Si vous préférez lui garder sa couleur d’origine, il faudra se donner la peine d’appliquer régulièrement une lasure.
Ou alors optez pour des panneaux en bois composite: ce matériau créé à partir d’un mélange de bois et de résine est plus coûteux que les panneaux en bois mais il a l’avantage de garder sa couleur d’origine malgré les intempéries.

Dans le commerce, on trouve différentes qualités. Les moins chers suffisent probablement pour une solution temporaire (en attendant que la haie pousse par exemple) mais il vaut parfois mieux mettre un prix plus élevé si on a besoin de quelque chose de plus solide et durable!
Prenez en compte l’épaisseur des lames de bois, la qualité de l’assemblage du panneau (système de fixation) et le traitement du bois contre l’humidité et les insectes (un pin « classe 4 » aura une meilleure durabilité que du « pin classe 3 »).
La durée de garantie proposée par le fabricant est évidemment un indice de qualité.

une palissade en bois, chez des clients à Walhain.
pommier palissé contre une palissade en bois chez Virginie G.

Pour adapter les dimensions du panneau à votre jardin, comme ci-dessous à gauche, il faut démonter le cadre du panneau et recouper les lames puis tout réassembler.

palissade en bois, chez des clients

En situation venteuse, privilégiez les panneaux ajourés qui ont l’avantage de laisser un peu passer le vent. Cela évite que les panneaux s’arrachent avec le souffle et aussi qu’un tourbillon venteux se forme dans votre jardin, à l’arrière du panneau.
A moins que votre voisin(e) en soit au point de lorgner à travers le moindre interstice, l’espace entre les lames est assez étroit pour vous garantir une certaine intimité.

Il existe aussi des panneaux brise-vue avec lames inclinées, style persiennes. Non seulement les lames inclinées laissent passer le vent tout en vous protégeant des regards indiscrets, mais en plus je trouve ces panneaux plus légers au regard et très esthétiques.

panneau à lames inclinées

Pour personnaliser la dimension des panneaux, il existe des versions à assembler soi-même : elles sont composées de poteaux rainurés dans lesquels on vient glisser des planches. On peut ainsi jouer tant sur la largeur que sur la hauteur, en fonction de l’espacement des poteaux et du nombre de planches superposées.

panneaux en bois avec planches superposées

On peut aussi construire une palissade en bois avec des étagères intégrées, ou une banquette, une table de rempotage, etc.

palissade en bois chez des clients

Si vous êtes adeptes du DIY, vous vous ferez un brise-vue personnalisé en fonction de la hauteur souhaitée et selon vos goûts!
On peut alors se permettre toutes les fantaisies, utiliser des planches de différentes largeurs, varier l’espacement, peindre certaines lattes en couleurs…
Choisissez si possible du bois traité ou naturellement résistant en extérieur (style Douglas, cèdre,…). Et pourquoi pas recycler du bois de palette pour une réalisation certes moins pérenne mais à tout petit prix?

palissade en bois chez Virginie G.
un claustra en bois réalisé sur commande par Olivier Mahieu, le mari de mon amie Béné

Panneaux en bambou, pour un espace japonisant…

plessis en lames de bambou au Jardin du Partage, un air japonisant (http://lejardindupartage.eklablog.com/)
plessis en lames de bambou au jardin du Partage (http://lejardindupartage.eklablog.com/)

Des matériaux au rendu très naturel…

Les plessis sont des panneaux réalisés à partir de tiges végétales tressées, souvent du saule ou du noisetier. Ils s’intègrent particulièrement bien dans un aménagement de style naturel, un potager…

plessis, chez Sylviane P.

Si on a beaucoup de branches droites et régulières, on peut fabriquer soi-même une sorte de plessis tressé entre des piquets.

Comment fabriquer une bordure en lianes? Clic ici pour voir une super vidéo de l’émission Le Geste du Mois avec Pierre-Yves Lenoir de Willow Land Art.

Willow Land Art – Le saule paysager (crédit photo @lenoirpierreyves Artiste), situé en Hesbaye.

La brande de bruyère a une durée de vie plus limitée mais elle permet d’avoir un effet immédiat, esthétique et à moindre coût, en attendant de pouvoir planter la haie et que les arbustes grandissent suffisamment!

La brande de bruyère de qualité se présente en rouleau épais, composé d’une multitude de brindilles.
Attention, les premiers prix sont souvent moins épais donc moins occultants! L’économie ne vaut pas la peine!

la brande de bruyère, chez Carole H., en attendant la création du massif

Une canisse en osier sera aussi moins solide et moins durable mais pour doubler une clôture classique ou comme solution provisoire, en situation pas trop venteuse…

canisse en osier avec un jasmin étoilé
canisse

Un tas de bois peut parfaitement faire office de brise-vue tout l’été en attendant d’être brûlé dans la cheminée l’hiver venu!
Il peut même s’agir d’un bel appentis à bois qui fera la séparation entre deux terrains.

palissade en rondins de bois sur un muret en pierres
un tas de bûches de bois, une bonne idée pour combler un trou dans la haie!
le rangement du bois fait la séparation en limite de terrain

Avec des branchages, refuge pour la petite faune

Un brise-vue DIY réalisé avec les matériaux du jardin.
Si on a beaucoup de branches droites et régulières, on peut fabriquer soi-même une sorte de plessis tressé entre des piquets.
Mais avec des branches tordues et toutes sortes de « déchets de taille »,  mis horizontalement entre deux rangées de poteaux, on peut facilement réaliser un paravent, certes moins esthétique, mais qui constituera un refuge idéal pour les hérissons et tout un tas de petits animaux et insectes utiles au jardin: les crapauds, les musaraignes, les carabes et d’autres animaux nocturnes s’y réfugieront la journée. Certains oiseaux s’y abriteront par mauvais temps, des papillons y hiverneront. Et les pics viendront se nourrir des larves sous l’écorce des bois morts.
A chaque fois que l’on taille des arbustes de haie, on ajoute les branches au-dessus des autres et rien ne se perd!

Si vous craignez que cela ne plaise pas aux voisins, installez ce tas de broussailles vers le fond du jardin, ou dans un coin de sous-bois… Qu’il serve ou non de brise-vue, finalement, il sera toujours utile pour accueillir la petite faune…

clôture de branchages, un abri pour la petite faune du jardin
palissade de branchages

Des plaques verticales: acier, pierre naturelle…

Très tendance dans les jardins, les plaques rectangulaires posées verticalement, permettent de séparer des espaces, et/ou de cacher une vue précise. Pour masquer une grande longueur, il sera plus léger de mettre les plaques en quinconce, en intercalant des végétaux.

Les plaques en acier Corten!

Cet acier à l’aspect rouillé est résistant à la corrosion et est particulièrement à la mode dans les jardins, notamment utilisé en brise-vue. Jouez avec les dimensions pour personnaliser la finition et apporter à votre jardin ou votre terrasse une finition originale.

Divers motifs peuvent y être découpés, réduisant plus ou moins l’efficacité de l’occultation, mais dans tous les cas le rendu est très contemporain.

cloisons en acier corten, (crédit photo SoCorten, entreprise belge située à Blégny  https://so-corten.com)
palissade en acier corten FERIGAMI (crédit photo FERIGAMI) https://www.toleriefine-metallerie.com/

Couleurs vives, design

On trouve aussi des plaques en aluminium laqué ou des plaques en béton que l’on peut peindre.
Le béton brut est sobre et minimaliste tandis que le rendu sera très moderne si on opte pour des couleurs vives!

Plaques peintes et végétaux ©Birkenmeier.com

Pierre naturelle

Les dalles en ardoise ou piquets de schiste par exemple, s’intègrent parfaitement dans les aménagements de style contemporain ou les jardins zen.

piquets d’ardoise chez Carine H. La place reste pour intégrer quelques végétaux.
palissade en schiste chez Carine H.

Des panneaux en béton ou un mur…

Il faut tenir compte du fait que des panneaux pleins offrent une grosse prise au vent. Le vent va contourner l’obstacle, créant inévitablement une zone de tourbillons de l’autre côté, à une distance deux fois supérieure à la hauteur du mur. Par exemple, avec un panneau de 2m de haut, il y aura un courant d’air à 4m du mur.
Il est donc utile de planter des arbres et/ou des arbustes le long du mur pour freiner le vent. Si ce n’est pas possible de planter, posez des panneaux à lames inclinées au dessus du mur, pour réduire la vitesse du vent.
Ou alors installez un massif d’arbustes plus loin, à l’endroit où le vent redescend pour former un tourbillon dans le jardin. Le vent freinera probablement leur développement mais une fois qu’ils auront atteint une belle taille, ils limiteront le courant d’air…

Des panneaux en béton

Moi j’ai de la chance, quand on a acheté la maison le jardin était entouré de panneaux de bétons mais ils sont élégamment découpés sur le dessus, ce qui leur donne un aspect plus léger, presque romantique… Et puis j’ai végétalisé plus que de raison 😉

Les tilleuls palissés surplombent la vieille palissade en béton

Ce béton gris n’est pas ce qu’il y a de plus esthétique mais il est pratique si on veut une séparation « en dur » sans construire un mur!
Ils peuvent être utilisés dans un endroit peu visible du jardin, ou alors on peut les peindre dans une belle couleur pour donner du caractère à ce coin du jardin, à moins qu’on ne préfère les masquer avec des plantations...

panneaux en beton, aspect planches de bois superposées. Quand elles seront doublées d’une haie fleurie, ce sera beaucoup plus joli!
panneaux imitation bois chez une de mes clientes. La couleur sombre est plus moderne!

Mur en briques, mur en pierres…

Un mur en briques, style cottage anglais ou un mur en pierres naturelles, peut avoir beaucoup de charme.

Note : Si vous avez un mur en parpaings, vous pouvez le couvrir de briques ou pierres de parement : ce sont de fines plaques de pierre que l’on colle avant de jointoyer.

un mur de séparation avec les voisins (le jardin de Delphine)
un mur couvert de lierre

Mur peint

Si vous avez un mur en parpaings ou un mur très abîmé, moche, n’hésitez pas à le peindre voire à le couvrir d’un crépis pour égaliser et uniformiser la surface. Le rendu sera plus net.
Choisissez la couleur: comme la maison pour harmoniser l’ensemble ou d’une couleur différente pour créer un contraste fort, un point focal…

un mur en parpaing, peint couleur terre de sienne (chez Nicolas P)

Les gabions

Ces cages métalliques remplies de pierres se voient partout maintenant, tant dans les espaces publics que dans les jardins privés.
On compose son brise-vue personnalisé en combinant différentes largeurs et hauteurs de cages et en variant la couleur des pierres…

Personnellement je trouve souvent cela triste et monotone, trop lourd, presque oppressant…
Pour une grande longueur, intercalez des végétaux qui allègeront la structure et apporteront un peu de vie!

gabions

Et quand les voisins sont au-dessus de vous ?

Si votre jardin est au rez-de-chaussée d’un immeuble à appartements, les voisins du dessus ont une vue plongeante sur votre espace de détente, depuis leurs fenêtres ou leur balcon.

Tonnelle ou pergola

Couverte de plantes grimpantes, la pergola est une bonne solution pour se cacher des voisins du dessus, et apporter une ombre agréable en plein été.
Si ces plantes volubiles perdent leurs feuilles en hiver, on ne perd pas en luminosité à l’intérieur à cette saison.

Park Allée, sous la pergola
Nala sous la voûte de vignes au jardin médiéval de la citadelle de Namur

La pergola couverte de canisses laisse passer un peu de lumière tout en protégeant bien des regards.

Une pergola avec une toile imperméable intégrée offre une occultation totale et permet de profiter de son jardin même quand il pleut.

Une pergola avec lames inclinables permet de régler l’inclinaison des lames en fonction de l’ombrage et de l’occultation souhaités.

Un arbre « parasol » ou un arbre à port pleureur

On peut aussi choisir un arbre formé en parasol ou pleureur, et installer dessous son fauteuil de jardin ou un coin repos.
(voir les propositions plus haut dans cet article)

carpinus betulus formé en arbre parasol

Le voile d’ombrage

Une large toile tendue au-dessus de l’espace à protéger des rayons du soleil et des regards indiscrets.
On peut l’incliner ou même superposer 2 ou 3 voiles, de façon à se protéger autant que nécessaire.
On trouve dans le commerce des toiles de formes, de couleurs et de dimensions variées.
Les points de fixation sont à choisir avec précaution car ces toiles ont une importante prise au vent. Il faut des piquets solidement ancrés dans le sol ou des attaches fixées dans un mur de façade par exemple.

voile d’ombrage espace ombrage https://www.espace-ombrage.com/

Et vous, quelles sont les solutions que vous avez adoptées pour vous cacher, ou qui vous inspirent?
N’hésitez pas à partager vos expériences et vos conseils pour aider ceux qui recherchent la meilleure solution pour chez eux 😉

26 commentaires sur “Brise-vue, comment protéger son jardin des regards indiscrets?

    1. C’est très gentil merci!
      Ce sont des questions auxquelles je fais face assez souvent et j’aimais l’idée de rassembler plusieurs solutions possibles, dans un même article, même si j’ai crains un moment que cela ne devienne indigeste à la lecture 😉
      Belle journée

  1. Merci Malorie pour vos conseils si précieux qui à chaque fois nous apportent toujours plus de connaissances.
    C’est un enchantement de recevoir à chaque fois votre newsletter que vous diffusez en prenant du temps pour le faire sans contrepartie si ce n’est la joie de partager et nous donner un peu de bonheur en ces temps troublés ce en quoi soyez remerciée.
    Si j’abusais je vous demanderais un petit conseil sur la thématique du jour.
    J’ai mis en bordure de rue devant mon muret 2 claustras en bois séparées par un panneau de schiste en décalé. J’avais auparavant des arbustes qui endommageaient avec leurs racines un compteur d’eau, il a fallut les arracher. J’ai envie de planter une grimpante entre mon muret et ces claustras qui ne serait pas trop envahissante et qui se plairait dans une terre argileuse.
    Merci d’avance et bonne journée à vous
    Bien amicalement
    Michèle

    1. Merci beaucoup! Ca me fait vraiment plaisir de vous lire et c’est très encourageant pour continuer à publier 😉
      Pour fleurir votre claustra, je suis évidemment tentée de vous suggérer un rosier grimpant, si la situation est ensoleillée! 😉
      Ou alors du houblon? Par contre si ce n’est pas en plein soleil, pourquoi pas un beau chèvrefeuille grimpant et parfumé, qui gardera ses feuilles en hiver? J’aime beaucoup le Halliana par exemple. Ou alors un hortensia grimpant si c’est ombragé…
      Belle journée!

    1. Ah! je n’avais pas de quoi l’illustrer! Si vous faites un mur en pierres sèches, j’attends la photo pour l’ajouter à mon article! 😉
      Ou je viendrai voir cet été comment votre jardin a évolué? 😉

  2. Vraiment super article complet et fouillé, et bien écrit. Par expérience je trouve les pergolas ou les structures horizontales faisant office de « toit »,à base de toile tendue, relativement problématiques.
    Il y a toujours un effet cocotte minute quand il fait très chaud et que l’on est dessous, je trouve les « toitures  » en canisses, bambous et autres bien mieux car l’ai circule davantage, ce qui est
    très appréciable. M’enfin des goûts et des couleurs …Bien amicalement.

    1. Merci beaucoup pour ce retour d’expérience, c’est toujours bon à prendre pour faire le meilleur choix possible!
      J’aime aussi beaucoup le rendu plus naturel des canisses… Mais l’été, nous tendons parfois une toile imperméable au-dessus de la terrasse et de cette façon on en profite même quand il pleut, ce qui est appréciable . Mais il est vrai que l’endroit n’est pas confiné, la toile n’est pas contre la façade et l’air circule donc bien.
      Belle journée!

  3. Vous m’avez été recommandée par un de vos collègues, compétent et passionné, vous ne pouviez être qu’ainsi. J’ai pris depuis peu le plaisir de lire vos articles et vos réalisations attirent toute mon attention, je parfais largement mon éducation dans ce domaine. Si la crise nous le permet, je passerai certainement à votre jardin portes-ouvertes, nous ne sommes pas loin l’une de l’autre ; Gembloux est un bon cru.
    Bravo à vous et surtout continuez à faire partager votre passion
    Amicalement MM

  4. Les arbres palissés, ça c’est une bonne idée ! Je n’osais imaginer planter cela. LA solution pour être tranquille de suite. Et cela serait du goût de mon voisin qui a un petit jardin très structuré. Et pour la taille, il me semble que j’en suis capable…
    Toi, ce sont des tilleuls. Tu conseilles d’autres arbres…?

    1. il y a le chêne vert aussi, si tu veux un feuillage persistant. Ou le charme en marcescent…
      Un jardinier avec lequel je travaille préfère le platane mais moi je trouve le feuillage trop grand… Tout est question de goût

  5. Bonjour,
    Merci pour ce bel article et très complet.
    Je suis propriétaire d’une maison depuis 2 ans et 3 tilleuls palissés qui me séparent de mes voisins. Selon eux ils auraient presque 40 ans!
    A chaque fin d’hiver, je les taille. Depuis le temps, ils ont des grosses « boules » d’où viennent les nouvelles pousses.
    Je constate qu’au pied, il y a des pousses ou des gourmands. Je les retaille au plus court. Avez vous des conseils pour limiter ces rejets?
    Merci

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